Vatican : Les 133 cardinaux, dont le Congolais Fridolin Ambongo, ont prêté serment ce mercredi 7 mai pour élire le futur pape de l’Église catholique
Vatican, le 7 mai 2025
Un moment solennel et chargé d’émotion s’est déroulé ce mercredi matin dans la célèbre chapelle Sixtine, au cœur du Vatican. Tous les 133 cardinaux électeurs de l’Église catholique, venus des quatre coins du monde, ont officiellement prêté serment, marquant ainsi l’ouverture du conclave en vue de l’élection du nouveau souverain pontife. Parmi eux figure le cardinal congolais Fridolin Ambongo Besungu, une figure de plus en plus influente au sein de la hiérarchie ecclésiastique.
Un rituel ancestral au cœur du Vatican
Comme l’exige la tradition multimillénaire de l’Église catholique, chaque cardinal a prononcé le serment de secret et de fidélité, la main droite posée sur le prévôt, un texte sacré, en présence du maître des cérémonies liturgiques pontificales. Cet acte symbolise leur engagement à accomplir cette mission dans le respect des règles établies, à l’écart de toute influence extérieure, et en écoutant uniquement la voix de Dieu à travers la prière et la méditation.
La chapelle Sixtine, célèbre pour ses fresques de Michel-Ange, a été fermée au public depuis plusieurs jours pour préparer ce conclave. Tout a été minutieusement organisé pour assurer la discrétion, la sécurité, et le bon déroulement du processus électoral. L’ensemble des dispositifs de surveillance électronique a été neutralisé afin de garantir le secret absolu des délibérations.
Originaire de la République Démocratique du Congo, le cardinal Fridolin Ambongo est archevêque de Kinshasa depuis 2018. À 65 ans, il fait partie des cardinaux les plus écoutés du continent africain. Son engagement en faveur de la justice sociale, de la paix, et des droits humains a marqué son épiscopat, notamment dans un pays encore confronté à de nombreux défis politiques et économiques.
Sa présence dans ce conclave suscite une grande fierté parmi les fidèles d’Afrique centrale, certains allant même jusqu’à évoquer la possibilité d’un pape africain, une hypothèse encore incertaine mais de plus en plus plausible dans une Église en pleine mutation.
Ce conclave intervient à la suite de la renonciation du pape François, annoncée officiellement le mois dernier pour raisons de santé. À 88 ans, le pape argentin a estimé qu’il ne pouvait plus assumer pleinement les lourdes responsabilités liées à sa charge. Sa décision, bien que rare, n’est pas sans précédent : Benoît XVI avait lui aussi abdiqué en 2013, ouvrant la voie à l’élection de François.
Avec cette nouvelle vacance du siège apostolique, l’Église catholique entre dans une période de transition délicate. Le prochain pape devra faire face à des défis immenses : le recul de la foi dans de nombreuses régions du monde occidental, les scandales liés aux abus sexuels, les tensions internes entre conservateurs et progressistes, et le besoin urgent de réformes.
Dès demain, les cardinaux commenceront les premières sessions de vote. Chacun d’entre eux inscrira, en secret, le nom du candidat de son choix sur un bulletin, qu’il déposera dans une urne en prononçant les mots : « J’atteste devant Dieu de donner mon vote à celui que, selon Dieu, je crois devoir être élu ».
Pour être élu, un candidat doit obtenir une majorité des deux tiers des voix, soit 89 sur 133. Si aucun nom ne l’emporte après plusieurs scrutins, les cardinaux peuvent envisager d’autres candidatures, dans un processus long et parfois imprévisible.
Entre chaque vote, la fumée s’échappant de la cheminée de la chapelle Sixtine renseignera le monde entier : noire si aucun pape n’est encore élu, blanche si le choix a été fait.
Le monde catholique retient son souffle. Des millions de fidèles à travers la planète suivent avec ferveur et prière ce moment historique. Beaucoup espèrent un pape capable de dialoguer avec les réalités du monde moderne, d’insuffler un nouvel élan spirituel et moral, tout en demeurant fidèle aux fondements de la foi chrétienne.
En Afrique, en Amérique latine, en Asie, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord, les attentes sont nombreuses et parfois divergentes. Quel que soit le nom annoncé dans les jours à venir, le futur souverain pontife devra incarner l’unité, la sagesse et la miséricorde.
Pour l’instant, l’Église universelle entre dans le silence du conclave, un silence sacré, où l’Esprit Saint est invoqué pour guider les choix des hommes.