Sud-Kivu : une frappe de drone décime le haut commandement de l’alliance Twirwaneho – Red Tabara

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L’alliance twirwaneho eu red Tabara ont subi une frappe chirurgicale


Une attaque menée par drone, dont l’origine reste officiellement inconnue, a visé avec une précision redoutable plusieurs positions stratégiques occupées par les groupes armés Twirwaneho et Red Tabara, alliés au mouvement rebelle M23/ARC, dans la région montagneuse de Mikenge, sur les hauts plateaux de Minembwe, au Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon plusieurs sources sécuritaires locales, l’assaut aurait coûté la vie à plusieurs hauts cadres militaires de cette alliance rebelle. Parmi les victimes figureraient le chef du renseignement, le commandant des opérations ainsi que plusieurs officiers supérieurs et combattants. Les frappes ont ciblé à la fois des camps d’entraînement, des centres logistiques et des postes de commandement.

L’opération semble avoir été minutieusement planifiée. Le choix des cibles et la précision des frappes suggèrent une implication d’acteurs disposant de moyens technologiques avancés, notamment en matière de renseignement et de capacités aéroportées. Jusqu’à présent, aucune force n’a officiellement revendiqué cette attaque. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), tout comme les groupes d’autodéfense locaux dits « Wazalendo », ainsi que le gouvernement burundais – engagé contre Red Tabara – gardent le silence.

Ce mutisme alimente une série de spéculations. Plusieurs analystes évoquent une éventuelle intervention discrète de puissances étrangères, comme les États-Unis ou la France, ou encore une opération conjointe menée par des forces spéciales régionales avec un appui extérieur.

Depuis plusieurs mois, la région des hauts plateaux du Sud-Kivu est redevenue un foyer de tensions armées croissantes. Les groupes Twirwaneho et Red Tabara, longtemps actifs dans la zone, ont intensifié leur coopération avec le M23, mouvement accusé par Kinshasa d’être soutenu par le Rwanda voisin. Cette convergence de forces a renforcé leur contrôle sur des territoires stratégiques, compliquant les efforts de stabilisation dans la région.

Cette attaque aérienne pourrait donc marquer un tournant. En frappant le cœur du commandement rebelle, elle affaiblit une alliance déjà mise à mal par des désaccords internes et une pression militaire croissante des FARDC et des groupes locaux.

Sur le plan diplomatique, cette frappe intervient dans un contexte particulièrement tendu. Le processus de Doha, parrainé par le Qatar et soutenu par les États-Unis, vise à rapprocher les différentes parties prenantes de la crise dans l’est de la RDC, y compris le M23, Kinshasa, et certains pays voisins.

Les négociations, qui se déroulent à huis clos depuis début 2025, ont récemment connu un coup d’arrêt. Kinshasa exige toujours le retrait total du M23 des zones occupées avant toute discussion politique, tandis que les représentants du M23 réclament des garanties de sécurité et une reconnaissance politique.

Washington, de son côté, a intensifié ses efforts pour pousser les deux parties à la table des négociations. Des émissaires américains ont effectué plusieurs navettes diplomatiques entre Kinshasa, Kigali et Doha. Mais l’impasse persiste, notamment en raison du refus de Kinshasa d’accorder une amnistie générale aux cadres du M23 impliqués dans des crimes de guerre présumés.

En parallèle, la capitale congolaise vit au rythme d’une insécurité grandissante. Plusieurs signaux d’alerte ont été lancés par les services de sécurité congolais, qui craignent une tentative de déstabilisation coordonnée. Des rumeurs persistantes font état d’un possible sabotage à grande échelle ou d’actes de subversion planifiés dans certaines institutions de l’État.

Les États-Unis ont d’ailleurs renforcé leur présence diplomatique à Kinshasa et multiplié les réunions sécuritaires avec les autorités congolaises. Des sources proches de l’ambassade américaine indiquent qu’un partage de renseignements a été activé afin de prévenir toute tentative de déstabilisation ou d’attaque d’envergure contre les infrastructures gouvernementales.

La frappe de Mikenge s’inscrit donc dans une dynamique plus large de pressions militaires et diplomatiques croissantes. Elle pourrait annoncer le début d’une nouvelle phase dans le conflit de l’est : celle des opérations ciblées visant à désorganiser les réseaux rebelles transfrontaliers. Si aucune revendication n’est encore connue, le message envoyé est clair : l’impunité militaire des groupes armés n’est plus assurée, même dans les zones les plus reculées.

Reste à savoir si cette démonstration de force va favoriser un retour à la table des négociations ou, au contraire, provoquer une escalade militaire supplémentaire.



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