Rutshuru : Le M23 réoccupe la cité de Bambo sans affrontement, des morts et blessés signalés
Rutshuru, 15 mai 2025
La cité de Bambo, située dans le territoire de Rutshuru, a été reprise ce jeudi par les éléments du M23 et leurs alliés, sans qu’aucun affrontement direct ne soit signalé avec les forces locales de défense. Cette réoccupation s’est cependant accompagnée d’un lourd climat de tension et de peur, après que plusieurs civils ont été touchés lors de l’entrée des rebelles dans la cité.
Selon des sources locales, 11 personnes ont été blessées et 2 autres tuées peu après l’arrivée des éléments du M23. Bien qu’aucun échange de tirs n’ait été rapporté entre les rebelles et les forces d’autodéfense communautaires, connues sous le nom de Wazalendo, des habitants affirment que ces derniers s’étaient déjà retirés bien avant l’arrivée du M23. Pour plusieurs témoins, les coups de feu qui ont atteint les civils proviendraient donc des éléments du m23 eux-mêmes mais rien n’est prouvé jusque là.
« Il n’y avait plus de Wazalendo lorsque l’AFC-M23 est arrivé. Ils ont tiré en l’air, certains en direction des maisons. C’est comme ça que des gens ont été atteints », rapporte un habitant de Bambo joint par téléphone.
Par ailleurs, plusieurs boutiques situées dans le centre de la cité ont été systématiquement pillées. Des témoins parlent d’un saccage ciblé, survenu peu de temps après la prise de contrôle de la zone par les hommes mal intensionné qui ont profité du désastre.
La présence visible des combattants rebelles dans les environs a semé la panique parmi les civils. De nombreuses familles ont fui leurs habitations durant la nuit, redoutant d’éventuels affrontements entre le M23 et d’éventuels renforts des Wazalendo. Des mouvements de population ont été observés en direction des villages environnants et vers des zones jugées plus sûres.
Cette nouvelle occupation de Bambo par le M23 s’inscrit dans un contexte de tension persistante dans le Nord-Kivu, où plusieurs localités ont déjà basculé sous le contrôle des rebelles depuis le début de l’année. Les populations civiles, une fois de plus, en paient le plus lourd tribut.