DERNIÈRE MINUTE : Le M23 se retire des négociations, les puissances  américaine fuient, Kabila refait surface ,Voici pourquoi cette série d’événements est inquiétant

Pourquoi les grandes puissances se retirent pendant que le chaos s’installe

La situation sécuritaire et géopolitique dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) vient de franchir un nouveau cap. En l’espace de quelques heures, une série de développements majeurs ont secoué le pays, marquant une nouvelle étape dans la crise qui déchire la région depuis des années. Voici les faits saillants à retenir :

1. Les États-Unis placent la RDC au niveau d’alerte maximale

Dans une décision sans précédent, le Département d’État américain a placé la RDC au niveau 4 d’alerte sécuritaire, le plus élevé, signifiant « ne pas voyager ». Les citoyens américains sont désormais fortement déconseillés de se rendre sur le territoire congolais, notamment à cause de la recrudescence des violences dans l’est du pays.
Le Congo rejoint ainsi une courte liste de pays jugés extrêmement dangereux, au même titre que l’Afghanistan, Haïti ou encore le Burkina Faso.

2. Désengagement économique : retrait des Américains et Canadiens d’Alphamin

Sur le plan économique, un autre signal d’alarme a été lancé. Les investisseurs américains et canadiens ont annoncé la vente de leurs parts dans Alphamin, une des plus importantes entreprises de production d’étain située dans l’est de la RDC. Ce retrait massif représente une perte significative d’intérêts occidentaux dans le secteur minier congolais, notamment dans des zones à forte tension.
Cela pourrait avoir de lourdes conséquences à la fois sur l’économie locale et sur la dynamique du conflit, étant donné l’importance stratégique de l’exploitation minière dans cette région.

3. Le M23 se retire des négociations à Doha

Dans un tournant diplomatique majeur, le mouvement AFC/M23, actif militairement dans l’est, a quitté Doha en rappelant officiellement ses négociateurs. Ce geste marque la fin, au moins temporaire, des discussions de paix engagées sous médiation internationale.
Cette rupture du dialogue laisse présager une escalade militaire imminente, et renforce le sentiment d’impasse diplomatique.

4. Offensive annoncée sur Pinga

Confirmant cette tendance inquiétante, le M23 a annoncé un assaut sur la localité de Pinga, située dans le territoire de Walikale. Cette zone, déjà éprouvée par de nombreux affrontements, pourrait à nouveau devenir le théâtre de combats violents.
Le départ de Doha pourrait donc avoir été un prélude à une nouvelle série d’opérations armées.

5. Mobilisation politique à Kinshasa

À Kinshasa, le pouvoir réagit. Plusieurs nouveaux ministres ont prêté serment, jurant fidélité à la République et au Président Félix Tshisekedi. Ce renforcement de l’exécutif pourrait être interprété comme une tentative de consolider l’autorité de l’État face à la dégradation de la situation sécuritaire.

6. Retour politique de Joseph Kabila

Pendant ce temps, l’ancien président Joseph Kabila poursuit ses consultations dans l’est du pays, multipliant les rencontres avec des acteurs locaux. Plusieurs figures qui lui sont restées fidèles le rejoignent progressivement, alimentant les spéculations sur un retour actif dans le jeu politique national.
Ce mouvement pourrait venir rebattre les cartes du pouvoir à Kinshasa et ajouter une nouvelle dimension à la crise.

Une nouvelle phase de la crise

Tous ces éléments, survenus presque simultanément, indiquent une mutation profonde et inquiétante de la crise dans l’est du Congo. Le retrait diplomatique du M23, l’abandon économique des investisseurs occidentaux, les alertes sécuritaires internationales, la mobilisation politique à Kinshasa, et la résurgence de Kabila annoncent une recomposition complexe et potentiellement explosive des rapports de force dans le pays.

Dans ce contexte, la vigilance est de mise. Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir de la RDC, tant sur le plan sécuritaire que politique.

Rodriguez Katsuva
Journaliste indépendant – RDC