RDC : nouveaux affrontements meurtriers entre groupes armés Twirwaheno et Wazalendo à Rugezi
La coalition Twirwaheno et ses alliés sèment le chaos à Mutambala
Depuis le jeudi 8 mai 2025, le calme a déserté le secteur de Mutambala, dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu. Ce coin de l’est de la République démocratique du Congo est secoué par de violents affrontements entre plusieurs groupes armés rivaux. La situation a dégénéré ces trois derniers jours, opposant les forces de la coalition Twirwaheno et du groupe Android Red Tabara, alliés à l’AFC/M23, à ceux connus sous le nom de Biloze Bishambuke. Les combats ont débuté dans la zone de Rugezi, un secteur montagneux difficile d’accès, mais stratégique pour les groupes armés opérant dans la région.
D’après des témoins rencontrés sur place, les hostilités ont éclaté dès les premières lueurs de la journée du samedi 10 mai. « Vers cinq heures du matin, on a entendu les premiers coups de feu. Depuis, les détonations n’ont pas cessé », témoigne un habitant, visiblement inquiet pour sa sécurité et celle de sa famille. Plusieurs sources locales confirment cette information, faisant état d’un regain de tension dans une région déjà fragilisée par des années d’instabilité.
Kelvin Bwija, représentant local de la société civile des compatriotes congolais dans le territoire de Fizi, s’est exprimé à ce sujet. Selon lui, les combats sont d’une rare intensité. « Des échanges de tirs nourris, parfois à l’arme lourde, résonnent à travers les collines de Mutambala. Les groupes armés impliqués semblent bien organisés et déterminés », déclare-t-il. Cette flambée de violence a rapidement paralysé les activités économiques et sociales dans les villages environnants.
Les conséquences de ces affrontements ne se limitent pas seulement aux bruits des armes. Déjà, les premiers bilans font état de pertes humaines et matérielles des deux côtés. Bien que les chiffres restent à confirmer, les habitants rapportent des habitations incendiées, des familles déplacées, et des fermes abandonnées en urgence. La peur s’est installée dans les esprits, et plusieurs communautés fuient vers des zones supposées plus sûres, même si aucun endroit ne semble vraiment à l’abri dans ce contexte.
Face à cette situation dramatique, les acteurs de la société civile montent au créneau. Ils dénoncent non seulement l’intensification des violences, mais aussi l’inaction des autorités face à la souffrance des civils. « Nous assistons à une catastrophe silencieuse. Les populations des hauts plateaux sont prises au piège entre les feux croisés, sans aucune protection », alerte un autre membre de la société civile. Il appelle les autorités locales et nationales à agir rapidement pour restaurer la paix et la sécurité dans cette partie du Sud-Kivu.
Enfin, les voix s’élèvent pour rappeler l’urgence d’un dialogue politique et communautaire afin d’endiguer cette spirale de violences. Le retour de la paix passe nécessairement par un effort concerté entre les forces de sécurité, les représentants locaux, et les acteurs internationaux. En attendant, les populations de Mutambala et des alentours vivent dans l’angoisse, espérant un retour à la normale qui semble encore lointain.