RDC : Mystère autour de la mort du général Alain Ilunga Nkulu en détention
Kinshasa, 4 mai 2025
Un climat d’incompréhension et d’indignation règne à nouveau en République démocratique du Congo, après la mort en détention du général Alain Ilunga Nkulu. Engagé récemment dans les combats au Nord-Kivu contre le mouvement rebelle M23, le haut gradé est décédé sans qu’aucune information officielle ne soit fournie sur les causes de son incarcération ou de sa mort.
Selon les proches du défunt, le général Ilunga était en parfaite santé au moment de sa réincarcération. Sa famille, sous le choc, affirme avoir été informée de son décès sans aucun détail ni explication de la part des autorités. Cette nouvelle tragique intervient quelques mois seulement après sa libération en décembre 2023, à la suite d’une première arrestation pour des accusations de trahison — accusations qui n’avaient, à l’époque, pas été étayées par des preuves suffisantes.
L’arrestation du général, survenue il y a quelques semaines dans un contexte encore flou, n’avait pas été officiellement annoncée, ni justifiée publiquement. Son retour derrière les barreaux avait suscité des interrogations, mais sa mort brutale vient aujourd’hui raviver les soupçons et les inquiétudes au sein de l’opinion publique.
De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les conditions de détention des officiers dans le pays, alors que plusieurs décès similaires ont été signalés ces derniers mois. Ces morts en détention, souvent entourées de silence et d’opacité, mettent en cause la transparence du système judiciaire militaire et la protection des droits fondamentaux des détenus.
La société civile, les organisations de défense des droits humains et plusieurs responsables politiques appellent à une enquête indépendante et transparente sur les circonstances de la mort du général Ilunga Nkulu. Beaucoup redoutent qu’il ait été victime d’un assassinat maquillé, dans un climat de méfiance et de règlements de comptes internes au sein de l’armée.
En attendant des réponses officielles, le pays reste suspendu à une question simple mais lourde de sens : pourquoi un officier loyal, précédemment blanchi, est-il mort dans les geôles d’un État qu’il servait encore récemment sur le front ?