RDC-M23-DOHA: l’évolution de négociations entre la RDC le RWANDA et l’AFC-M23 ça peaufine un second accord de paix
Diplomatie régionale : la RDC et le Rwanda peaufinent un second accord de paix
Un nouveau chapitre semble s’ouvrir dans les relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Après l’échec du premier projet d’accord de paix, resté sans effet concret sur le terrain, les deux pays travaillent actuellement à l’élaboration d’un second document. Ce processus diplomatique, discret mais crucial, vise à apaiser les tensions persistantes dans l’est du Congo, théâtre d’un conflit meurtrier depuis des années.
Selon des sources proches du dossier, la signature de ce second accord dépend de plusieurs conditions non négociables fixées par les autorités congolaises. La première et la plus importante concerne le retrait total, immédiat et sans condition des troupes rwandaises du territoire congolais, y compris leurs armes et équipements. Kinshasa insiste sur ce point, qu’il considère comme un préalable absolu à tout engagement bilatéral.
Autre point majeur : la levée de l’état de siège dans la province du Nord-Kivu, instauré en mai 2021 pour tenter de freiner l’avancée des groupes armés. Cette mesure d’exception, régulièrement prorogée, a été critiquée pour son efficacité limitée et ses effets sur les libertés publiques. Sa suppression est envisagée comme un geste d’ouverture pouvant accompagner une désescalade militaire.
Mais un autre dossier pèse lourdement sur ces discussions : le cessez-le-feu entre Kinshasa et le mouvement rebelle du M23, en cours de négociation à Doha. Tant que cet accord n’est pas finalisé, aucune avancée concrète avec Kigali ne semble envisageable. Le M23, considéré par Kinshasa comme soutenu militairement par le Rwanda – ce que Kigali nie – reste au cœur des tensions entre les deux pays.
Enfin, la question des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) reste un élément clé du futur accord. Kinshasa et Kigali sont appelés à travailler ensemble, de manière transparente et coordonnée, pour localiser, évaluer et démanteler ce groupe armé hostile au régime rwandais, installé depuis des décennies dans l’est congolais. Ce point, déjà présent dans de précédents engagements, n’a jamais été pleinement mis en œuvre.
Ce nouveau processus de paix témoigne d’une volonté, du moins sur le plan diplomatique, de rompre avec le cycle des affrontements et des méfiances mutuelles. Toutefois, les obstacles restent nombreux, et la méfiance demeure palpable entre les deux capitales. Reste à savoir si ce second accord pourra enfin poser les bases d’un véritable apaisement régional, ou s’il viendra s’ajouter à la longue liste des engagements sans lendemain.
L’opinion publique, tant en RDC qu’au Rwanda, observe ces tractations avec prudence, consciente que seule une volonté politique forte, associée à des actes concrets sur le terrain, pourra conduire à une paix durable.
