RDC : L’AFC-M23 fait irruption sur un site minier d’or pure stratégique à Twangiza ce 06 mai — ce que cela cache vraiment
Une incursion préoccupante dans un site sensible
La tension monte dans l’est de la République démocratique du Congo. Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont fait irruption sur le site minier stratégique de Twangiza, dans la chefferie de Luhwindja, territoire de Mwenga, provoquant l’inquiétude des populations locales et des acteurs du secteur minier. Cette incursion intervient dans un contexte sécuritaire déjà fragile dans la province du Sud-Kivu.
Le projet Twangiza Mining est l’un des plus importants projets aurifères industriels de la RDC. Situé à environ 45 kilomètres au sud-ouest de Bukavu, capitale provinciale du Sud-Kivu, il est exploité par Twangiza Mining SARL, une filiale de la société canadienne Banro Corporation.
Le site occupe une place centrale dans l’économie minière congolaise et constitue une source d’emploi et de revenus pour des centaines de familles dans la région.
L’histoire de ce projet remonte à la fin des années 1990. Après une période d’expropriation en 1998, Banro Corporation a retrouvé ses droits en 2002 grâce à un accord avec le gouvernement congolais, lui garantissant une exploitation jusqu’en 2027, avec possibilité de renouvellement pour 25 années supplémentaires.
Mise en exploitation en 2011, Twangiza est la première mine d’or à ciel ouvert lancée dans la province du Sud-Kivu. Sa production commerciale a commencé en septembre 2012.
À son rythme de croisière, l’usine de traitement est capable de traiter jusqu’à 1,7 million de tonnes de minerai par an, principalement à partir de minerais oxydés. Cela permet une production mensuelle supérieure à 10 000 onces d’or, avec une durée de vie de la mine estimée à 14 ans sur la base des réserves actuelles.
Ce potentiel a fait de Twangiza un site convoité, non seulement pour ses richesses, mais également en raison de sa localisation stratégique au cœur d’une région historiquement instable.
L’apparition des rebelles du M23 sur le site minier soulève de nombreuses inquiétudes. Bien que les détails sur l’ampleur de l’incursion restent à confirmer, plusieurs sources locales évoquent une présence armée visible et des mouvements suspects à proximité des installations.
Aucun bilan officiel n’a encore été communiqué, mais les travailleurs sur place auraient reçu l’ordre d’évacuer temporairement certaines zones jugées à risque.
Le M23, un groupe armé déjà actif dans le Nord-Kivu, semble étendre sa zone d’influence vers le Sud-Kivu, un mouvement qui pourrait avoir de graves conséquences sur la stabilité régionale et sur les activités économiques de grande envergure comme celle de Twangiza Mining.
Twangiza Mining est également un moteur social et économique pour la région. L’entreprise a employé des centaines de travailleurs congolais, réduisant progressivement la présence d’expatriés grâce à des programmes de formation technique en Afrique du Sud dans des domaines spécialisés comme l’électricité, la maintenance et la métallurgie.
Sur le plan social, l’entreprise a initié des projets de développement communautaire, comme le programme « Hand of Compassion », financé par les cotisations volontaires des employés.
Ce programme a permis la distribution de bétail et d’aides financières à des familles vulnérables et des institutions sociales, dont l’orphelinat de Kaziba. En parallèle, la cité de Cinjira a été construite pour reloger les familles affectées par les activités minières.
Une interruption prolongée des activités minières ou une prise de contrôle par un groupe armé comme le M23 compromettrait non seulement la sécurité des employés, mais aussi les efforts de développement menés depuis plusieurs années.
Face à cette nouvelle menace, les acteurs locaux, les ONG et les syndicats miniers appellent le gouvernement congolais à renforcer la présence militaire dans la région et à garantir la sécurité des sites stratégiques comme Twangiza.
Une mobilisation rapide est jugée cruciale pour éviter une détérioration de la situation et préserver les investissements déjà réalisés.
La communauté internationale est également invitée à s’impliquer, notamment à travers une pression diplomatique renforcée sur les soutiens présumés du M23, afin de stopper l’expansion de ce mouvement armé.
L’irruption des rebelles du M23 dans un site minier industriel aussi important que Twangiza est un signal d’alarme. Elle démontre que, malgré les efforts de stabilisation, le Sud-Kivu reste exposé à de fortes turbulences sécuritaires.
La situation appelle une réaction immédiate des autorités congolaises pour protéger non seulement les infrastructures économiques, mais aussi les communautés locales qui dépendent de ces projets pour leur subsistance et leur avenir.