RDC – GOMA : Voici la situation qui prévaut à GOMA ce samedi 10 mai après une nuit mouvementée des fusillades,meurtres et blessés dans plusieurs quartiers
Goma endeuillée par une nuit de terreur ce 10 mai
La ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, a vécu l’une de ses nuits les plus sombres entre le vendredi 9 et le samedi 10 mai 2025. Alors que de nombreuses familles s’endormaient paisiblement, plusieurs quartiers de la ville ont été secoués par une série d’attaques armées et de violences meurtrières qui ont plongé la population dans la peur, le deuil et l’indignation.
Le quartier Ndosho a été l’un des plus durement touchés. Aux environs de 1 heure du matin, des bandits armés ont fait irruption dans une maison située près du terrain Kabasha. À l’intérieur, se trouvait Shagali Rushingwa, un jeune homme qui venait tout juste de se marier le 27 mars dernier. Le bonheur de cette union encore récente a été brutalement interrompu par des tirs à bout portant. Shagali a été tué par balle dans sa propre chambre, laissant derrière lui une veuve effondrée et une communauté sous le choc.
Un autre drame s’est produit dans un quartier voisin, où une pharmacienne, de retour du travail, a été prise pour cible par des individus armés. Touchée par plusieurs balles, elle a été grièvement blessée. Par miracle, elle a survécu à cette attaque, mais son état reste critique. Elle a été transportée d’urgence dans une structure sanitaire de la place, où elle reçoit des soins intensifs. Les raisons de cette attaque restent floues, mais le mode opératoire s’inscrit dans une série d’agressions qui se multiplient la nuit dans les rues de Goma.
Toujours durant la même nuit, un autre homme a été blessé par balle dans le quartier Mabanga Sud. Selon des témoignages recueillis sur place, l’attaque s’est déroulée peu après minuit. L’homme aurait été surpris par des inconnus armés alors qu’il tentait de regagner son domicile. Il a été évacué à l’hôpital, son pronostic vital n’était pas encore connu au moment de la rédaction de ce rapport.
La liste des victimes ne s’arrête pas là. Dans le quartier Katoyi, sur l’avenue Loashi, une fusillade a éclaté dans la soirée du vendredi 9 mai. Quatre personnes ont été blessées par balles dans des circonstances encore non élucidées. Parmi les blessés figurent Zawadi Tshibangu Nathalie, Bahati Biganikiro, Espoir Ngabo et Samy Banzenze. Tous ont été admis dans différents centres de santé pour des soins d’urgence.
À l’aube du samedi 10 mai, l’horreur s’est poursuivie avec la découverte de deux corps sans vie dans les quartiers Himbi et Kyeshero. Les victimes, dont l’identité n’a pas encore été rendue publique, ont été retrouvées ligotées, suggérant des exécutions sommaires. Ces scènes macabres ont renforcé la panique et la colère des habitants, qui ne comprennent pas comment de telles atrocités peuvent se produire malgré la présence militaire dans la ville.
Depuis la prise de contrôle de la ville de Goma par la coalition M23-AFC à la fin du mois de janvier 2025, les espoirs d’un retour à la stabilité avaient été exprimés par une partie de la population. Cependant, les faits sur le terrain contredisent cet optimisme. Les violences nocturnes, les vols, les enlèvements et les meurtres se poursuivent à un rythme inquiétant. Les habitants, pris en étau entre différents groupes armés, se sentent de plus en plus abandonnés par les autorités.
Face à la recrudescence des actes de violence, un couvre-feu strict a été instauré dans le quartier Ndosho ce samedi. Les autorités locales affirment vouloir endiguer cette insécurité grandissante et protéger les civils, mais la méfiance règne. Beaucoup s’interrogent sur l’efficacité de ces mesures, qui ne semblent pas freiner les attaques nocturnes.
La population de Goma lance un cri d’alarme. Elle réclame une protection réelle, une présence policière efficace et des mesures urgentes pour désarmer les groupes criminels qui sèment la terreur. Parents, commerçants, étudiants et travailleurs vivent désormais dans l’angoisse de ne pas rentrer vivants chez eux à la fin de la journée. La peur est devenue le quotidien.
Goma, autrefois considérée comme un pôle économique et culturel du Nord-Kivu, risque de sombrer dans un chaos prolongé si rien n’est fait rapidement. La situation exige une réponse forte, humaine et coordonnée pour mettre fin à cette spirale de violence qui endeuille chaque jour davantage la ville.