RDC-GOMA : fin de la réunion entre MONUSCO et l’AFC/M23 : résumé complet de la rencontre à Goma et prochaines étapes annoncées

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Rencontre entre la MONUSCO et le M23 à Goma


En visite officielle à Goma, dans la province du Nord-Kivu, Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo et responsable de la MONUSCO, a eu des échanges ce vendredi 13 juin 2025 avec les principaux cadres de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC) et du mouvement armé M23.

Après une interruption d’une heure et demie, la réunion entre la MONUSCO et les dirigeants de l’AFC/M23 a repris à 16h précises. Cette pause avait été demandée par les représentants de l’AFC/M23 afin de consulter leurs autres membres et d’analyser en interne les propositions et messages transmis par Bintou Keita lors de la première phase des échanges. La suite des discussions se poursuit à huis clos, et les conclusions seront partagées dès qu’elles seront disponibles.

Cette initiative, entreprise avec l’accord préalable du gouvernement congolais, n’a pas manqué de provoquer une vague de réactions au sein de la population.

La rencontre s’est tenue dans un contexte particulièrement tendu, Goma étant encore sous la domination de l’AFC/M23, un groupe sous la direction de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

D’après un communiqué émis par la MONUSCO, ces discussions s’inscrivent dans le cadre de son mandat, qui inclut notamment la protection des civils, la résolution durable des conflits et la restauration de l’autorité étatique. Mme Keita aurait discuté avec Corneille Nangaa de plusieurs dossiers urgents, principalement d’ordre humanitaire et sécuritaire.

De leur côté, les responsables de l’AFC/M23 ont salué la teneur de la réunion, la qualifiant de positive. Ils ont exprimé leur disponibilité à coopérer avec les acteurs internationaux dans une optique de paix, de développement et de stabilité pour les communautés locales. Dans leur message, ils ont également réitéré leur volonté de contribuer à la sécurité des civils et de soutenir toute initiative susceptible d’aboutir à une issue durable à la crise.

Cependant, cette approche diplomatique ne fait pas l’unanimité. De nombreuses voix critiques s’élèvent au sein de la société civile congolaise et parmi les analystes politiques. Pour beaucoup, le fait d’entamer un dialogue formel avec une organisation armée impliquée dans des violations graves des droits humains représente une menace pour la justice et la mémoire des victimes. « Discuter avec le M23 revient à banaliser les crimes commis et à renforcer l’impunité », déplore un défenseur des droits humains basé à Goma.

À l’heure où la MONUSCO prépare son retrait progressif du pays, cette prise de contact soulève des interrogations sur le positionnement réel de l’ONU dans le conflit congolais. Certains y voient une tentative de prévenir une escalade, tandis que d’autres dénoncent une démarche incohérente, susceptible d’affaiblir l’autorité de l’État et la confiance des populations envers les institutions nationales et internationales.


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