RDC-GOMA : des réfugiés congolais rapatriés du Rwanda vers Goma malgré l’insécurité persistante ce 17 mai
Des réfugiés congolais rentrent du Rwanda vers Goma
Des centaines de réfugiés congolais ont commencé à rentrer du Rwanda vers la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette opération de retour s’est déroulée via les postes-frontières de Rubavu et de Rusizi, sous la supervision des autorités rwandaises. Les réfugiés affirment avoir quitté le Rwanda de leur plein gré, bien que certaines sources humanitaires évoquent des pressions indirectes liées à la montée de l’insécurité dans les zones frontalières.
Ce mouvement de retour intervient dans un contexte alarmant. Le gouvernement congolais a publié, le 15 mai 2025, un rapport accablant accusant l’armée rwandaise et le groupe armé M23 d’avoir commis des atrocités dans le territoire de Masisi entre le 10 et le 13 mai. Selon les autorités, 107 civils ont été tués, plus de 4 000 hommes et garçons enlevés, et de nombreux cas de viols, de tortures et de pillages ont été signalés. Des fosses communes auraient été découvertes, ajoutant à l’indignation nationale et internationale.
En parallèle, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a escorté, ces dernières 48 heures, plus de 1 300 militaires, policiers et membres de leurs familles depuis Goma vers Kinshasa. Ces personnes s’étaient réfugiées dans une base de la MONUSCO depuis janvier dernier, après que les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 eurent entraîné leur isolement. Ce transfert s’inscrit dans un effort plus large pour désengorger les sites militaires et assurer la protection des personnes vulnérables.
L’insécurité persistante continue cependant d’entraver l’accès humanitaire dans plusieurs zones de l’est du pays. Les Nations Unies estiment que plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année dans la région. Les camps autour de Goma sont surpeuplés, et les conditions y sont précaires, avec un accès limité à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé. La fermeture de l’aéroport de Goma empêche également l’arrivée de l’aide d’urgence.
Alors que des réfugiés regagnent la RDC, ils ne trouvent pas un environnement propice à une réintégration stable. La peur de nouvelles attaques, l’absence de soutien logistique et la dégradation des conditions de vie rendent leur retour incertain. Les autorités congolaises et les partenaires internationaux doivent redoubler d’efforts pour garantir la sécurité des civils, protéger les droits humains et poser les bases d’une paix durable dans la région.