RDC-GOMA: Des bus venus du Rwanda circulent à Goma : une opération cachée et cordonné par l’AFC-M23 et HCR
L’arrivée mystérieuse de bus rwandais intrigue la population
Selon le journaliste Rodriguez Katshuva, plusieurs bus de la société publique rwandaise RITCO ont été aperçus cette semaine à Goma, dans l’Est de la RDC. Ces véhicules auraient été affrétés dans le cadre d’une opération de rapatriement volontaire de centaines de réfugiés rwandais, dont un grand nombre d’enfants.
D’après les informations recueillies, ces personnes étaient jadis otages du groupe armé FDLR. L’opération est conduite de manière conjointe par les autorités rwandaises, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et les rebelles de l’AFC/M23, actuellement présents dans la région.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, les véhicules appartiennent à RITCO, une société publique de transport rwandaise. Fait notable : à leur entrée dans la ville, ces bus ne transportaient aucun passager. Pourtant, leur présence coordonnée ne laissait guère de doute quant à une opération planifiée à l’avance.
D’après une source bien informée, cette arrivée s’inscrirait dans le cadre d’un processus de rapatriement de ressortissants rwandais ayant trouvé refuge en République démocratique du Congo, pour la plupart depuis plusieurs années. Certains d’entre eux seraient même d’anciens captifs du groupe armé FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), actif dans la région depuis les années 1990.
Toujours selon cette source, cette opération de retour serait menée en collaboration entre les autorités rwandaises, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), et les responsables de l’AFC-M23, qui occupent actuellement plusieurs zones stratégiques autour et dans la ville de Goma.
Cette initiative soulève de nombreuses interrogations, dans un contexte où la situation sécuritaire reste particulièrement volatile dans l’Est du pays. Le ballet de ces bus dans la capitale du Nord-Kivu, région régulièrement secouée par des conflits armés, ravive les inquiétudes d’une population déjà habituée à l’incertitude.
Jusqu’à présent, aucune déclaration officielle n’a été émise par les autorités congolaises pour confirmer ou commenter cette opération de rapatriement. Ce silence nourrit davantage les spéculations autour des véritables enjeux de cette démarche, notamment sur la nature des accords conclus entre les différentes parties impliquées.
Pour de nombreux Gomatraciens, cette opération soulève également des préoccupations liées aux droits des réfugiés, à leur statut durant leur séjour en RDC, ainsi qu’aux conséquences politiques d’un retour facilité dans leur pays d’origine par un groupe armé.
Alors que la population reste dans l’expectative, l’arrivée soudaine de ces bus rappelle que, dans cette région troublée, chaque mouvement de véhicule peut devenir un symbole d’une géopolitique bien plus vaste.