RDC-AFC-M23 : Reprise des négociations à Doha entre le gouvernement congolais et le M23 sous forte pression internationale ce 15 juin
Doha, 15 juin 2025
Les délégations du gouvernement congolais et du mouvement rebelle Alliance du Fleuve Congo – M23 (AFC-M23) sont de retour à la table des négociations à Doha, au Qatar. Cette reprise des pourparlers marque le lancement de la quatrième phase des discussions directes entre les deux parties, dans un climat diplomatique particulièrement tendu, sur fond de pressions croissantes de la communauté internationale, notamment des États-Unis.
Selon plusieurs sources proches du dossier, les échanges ont redémarré ce week-end dans la capitale qatarie. La délégation du M23 a quitté Goma en fin de semaine pour rejoindre Doha, confirmant la volonté de toutes les parties de trouver une issue politique au conflit meurtrier qui déchire l’Est de la République démocratique du Congo, en particulier la province du Nord-Kivu.
Alors que les discussions internes à Doha visent à rapprocher Kinshasa et le M23 autour d’un compromis, une seconde série de négociations se tient en parallèle à Washington entre la RDC et le Rwanda, accusé de longue date par les autorités congolaises de soutenir les rebelles du M23 — une accusation fermement rejetée par Kigali.
Ces efforts parallèles s’inscrivent dans une stratégie plus large portée par les diplomates américains, dont l’objectif est de faire émerger deux accords complémentaires : l’un entre le gouvernement congolais et le M23 pour mettre fin aux affrontements directs, et l’autre entre Kinshasa et Kigali afin de poser les bases d’une coopération durable dans la région des Grands Lacs.
Initialement, un accord bilatéral entre la RDC et le Rwanda devait être signé autour de la mi-juin. Cependant, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a indiqué ce samedi que cette échéance ne pourrait être tenue. « L’échéance de mi-juin était un objectif, mais les réalités du terrain imposent plus de temps pour parvenir à un texte équilibré », a-t-il expliqué.
Les négociations entre experts congolais, rwandais et américains se poursuivent désormais en personne à Washington, après plusieurs semaines de discussions à distance. L’ambition est de formuler un accord « global, réaliste et gagnant-gagnant », qui devra ensuite être validé au niveau ministériel, avant une adoption officielle par les chefs d’État.
Cette nouvelle dynamique diplomatique intervient dans un contexte sécuritaire toujours alarmant. Dans l’Est de la RDC, les combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23 continuent de faire rage. Des milliers de civils ont été déplacés ces derniers mois, fuyant les affrontements et les exactions dans plusieurs localités du Nord-Kivu.
Les populations civiles, premières victimes de ce conflit prolongé, attendent avec espoir que ces négociations parallèles aboutissent enfin à des résultats concrets. Pour elles, chaque réunion, chaque communiqué diplomatique représente une possibilité de mettre fin à des années de souffrances et d’instabilité.
Vers une paix durable ?
Si la relance des pourparlers à Doha et à Washington peut être perçue comme un signe encourageant, les obstacles restent nombreux. La méfiance entre les acteurs, la complexité du conflit, et les intérêts régionaux en jeu rendent la tâche particulièrement difficile. Mais pour les diplomates engagés dans ce processus, comme pour les millions de Congolais affectés par la guerre, l’urgence est claire : parvenir enfin à une paix durable dans la région des Grands Lacs.