Nord-Kivu : vaste opération de bouclage de tous les civils dans plusieurs quartiers de Goma et à Sake ce 13 mai
Des armes, des arrestations et des rwandais : les dessous de l’opération du 13 mai au Nord-Kivu
Depuis ce mardi 13 mai au matin, une large opération de bouclage est en cours dans plusieurs quartiers du nord de Goma ainsi qu’à Sake, une localité située dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu.
L’opération se déroule de manière méthodique. Les combattants de la coalition M23-AFC passent de maison en maison, inspectant chaque pièce, chaque recoin, à la recherche d’armes, de militaires cachés, de membres des groupes d’autodéfense ou encore de présumés voleurs.
Tous les adultes, hommes comme femmes, sont systématiquement rassemblés dans des lieux publics, souvent une école ou un stade. Sur place, des contrôles d’identité sont effectués. Les chefs de quartier sont appelés à reconnaître les habitants. Si tout est en ordre, la personne est relâchée.
Dans le cas contraire, elle est emmenée pour des interrogatoires plus poussés. Selon les responsables du M23, l’objectif est de « nettoyer » les zones suspectées d’abriter des éléments perturbateurs et de rétablir l’ordre dans les quartiers visés.
À Goma, les zones concernées sont notamment Buhene, Don Bosco, Virunga, Katoy, Mama Gouverneur, Kilijiwe et Office 1. À Sake, les interventions se concentrent dans les quartiers Kaduki et Kyambali, au sein du groupement de Kamuronza.
Cette opération se déroule dans un climat sécuritaire tendu. Ces derniers jours, le mouvement M23 a intensifié ses contrôles dans plusieurs secteurs de Goma et de ses alentours. D’après les autorités militaires de la coalition M23-AFC, ces actions ont permis la saisie d’armes et l’arrestation de plusieurs personnes présentées comme membres des FARDC, des groupes Wazalendo ou encore des FDLR.
Le lundi 12 mai, 283 personnes ont été arrêtées à Goma, à Sake et dans la localité de Kimoka. Selon le M23, parmi les interpellés figurent 18 militaires congolais, 9 policiers, 34 membres des groupes d’autodéfense Wazalendo, 17 personnes soupçonnées d’appartenir aux FDLR, ainsi que 15 individus accusés de banditisme. À cela s’ajoutent 181 ressortissants rwandais, accusés d’avoir franchi la frontière illégalement.
Le colonel Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23-AFC, affirme que certains détenus ont été retrouvés en possession d’armes, de munitions et d’équipements militaires. Il accuse les ressortissants rwandais arrêtés de soutenir des réseaux criminels actifs dans la région.
Les armes saisies et les suspects ont été présentés à la presse. Les responsables du M23 affirment que les personnes arrêtées seront remises à la justice pour des enquêtes approfondies, et éventuellement des poursuites judiciaires.
Pour le M23, cette opération vise à « nettoyer » les zones où persistent des foyers d’insécurité, dans le but, selon eux, de ramener le calme à Goma et dans ses environs.
— Muller Mundeke