Nord-Kivu : reprise des affrontements entre l’AFC/M23 et les FARDC à Rutshuru, des morts et des blessés enregistrés,il est 14h
Des violents affrontements provoquent un nouvel exode de civils
Dans l’est de la République démocratique du Congo, les violences armées reprennent de plus belle, notamment dans les régions de Kirumba et Kagano. Alors que la population civile reste la principale victime de ces affrontements, des voix s’élèvent pour appeler à une mobilisation rapide des autorités nationales, des organisations régionales et de la communauté internationale, dans l’espoir de faire cesser ces violences meurtrières.
Des sources locales rapportent que de nombreuses familles, récemment revenues dans leurs villages après une période de calme relatif, sont à nouveau contraintes de fuir. L’agglomération de Bambo, déjà éprouvée, fait face à un afflux important de déplacés qui fuient les combats et cherchent un refuge temporaire.
Dans la matinée de ce lundi, de nouveaux heurts ont été signalés dans la localité de Muliki, au sein du groupement de Mutanda, à proximité de Bambo. Des témoins sur place font état de détonations d’armes lourdes et légères, signe d’intenses affrontements dans la région.
Les combats ont débuté dimanche à l’aube dans la zone de Lushebere, située entre Kishishe et Bambo, dans la chefferie de Bwito. Selon plusieurs sources concordantes, des combattants armés auraient lancé une offensive contre les positions des forces armées congolaises appuyées par des groupes d’autodéfense communément appelés Wazalendo.
Cette escalade de la violence survient alors qu’un événement politique majeur retient également l’attention. L’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, est arrivé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, où il a prononcé un discours très attendu. S’exprimant pour la première fois depuis plusieurs mois, le sénateur à vie a présenté une série de propositions pour redresser le pays. Parmi ses priorités : mettre fin aux conflits, rétablir l’autorité de l’État, relancer le développement, renforcer la démocratie et favoriser la réconciliation nationale.
Joseph Kabila a salué la décision de la SADC de retirer les troupes de la SAMIDRC du territoire congolais, tout en appelant à valoriser les initiatives de paix locales, notamment celles menées par les Églises catholique et protestante. Il a également critiqué la gestion actuelle du conflit par le gouvernement, pointant du doigt une politique de deux poids deux mesures dans les approches du dialogue, selon lui plus ouverte avec les groupes armés à l’étranger qu’avec les acteurs nationaux.
Dans un contexte déjà fragile, cette combinaison de tensions militaires et de débats politiques souligne l’urgence d’une réponse coordonnée, capable de protéger les populations civiles et de ramener la stabilité dans cette région en crise.
