Guerre dans l’est : Voici la situation qui prévaut à Bukavu ce matin du 15 février
Ce matin du 15 février 2025, la ville de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), est tombée sous le contrôle des éléments du AFC/M23.
Après avoir capturé l’aéroport de Kavumu, situé à environ 30 kilomètres de la ville, les éléments ont pénétré dans Bukavu sans rencontrer de résistance significative de la part des Forces armées de la RDC (FARDC), qui avaient en grande partie évacué la ville la veille.
Les habitants de Bukavu ont rapporté la présence de rebelles dans les rues, notamment dans les quartiers de Kazingu et Bagira, provoquant des scènes de panique et des tirs sporadiques. Les écoles et universités ont suspendu leurs cours, et de nombreux résidents se sont réfugiés chez eux, craignant pour leur sécurité.
Comme lors de la prise de Goma, une vague de pillages a éclaté à Bukavu après l’entrée des rebelles du M23 dans la ville.
Des groupes de civils en détresse ont pris d’assaut les centres de stockage du Programme alimentaire mondial (PAM) et plusieurs boutiques, emportant vivres et marchandises dans un climat de chaos.
Toutefois, selon une source proche du M23, les insurgés ont averti que toute personne surprise en train de piller ou de voler serait considérée comme un ennemi et traitée en conséquence. Cette déclaration vise à rétablir l’ordre et à éviter les scènes de désordre qui avaient marqué la chute de Goma quelques semaines plus tôt.
Cette avancée du M23 intervient après la prise de Goma, capitale du Nord-Kivu, le 27 janvier 2025, marquant une escalade significative du conflit dans l’est de la RDC. Le président congolais, Félix Tshisekedi, a sollicité un soutien international accru pour faire face à cette crise, accusant le Rwanda de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément.
Le sommet de l’Union africaine, prévu ce week-end à Addis-Abeba, devrait aborder cette situation préoccupante. Cependant, les espoirs de progrès diplomatiques sont minces en raison de la position défiante du président rwandais, Paul Kagame.
La communauté internationale exprime de vives inquiétudes quant à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région, craignant une escalade du conflit qui pourrait déstabiliser davantage la région des Grands Lacs.
