Guerre dans l’Est : un haut gradé de l’armée dénonce une situation alarmante et explique pourquoi la lutte contre l’AFC-M23 échoue va continuer des échecs
Un homme révèle les failles internes qui affaiblissent la riposte contre l’AFC-M23
Le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya N’Kashama, a récemment tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’il qualifie de grave injustice : les veuves de militaires tués au combat ne reçoivent plus leurs allocations depuis plusieurs mois.
Lors d’une intervention publique, le général n’a pas mâché ses mots. Il a mis en lumière une situation qu’il dénonce depuis longtemps : l’abandon progressif des familles de soldats morts pour la nation. Ce désengagement de l’État, selon lui, mine le moral des troupes et affaiblit davantage les efforts militaires dans les zones de conflit.
Un dysfonctionnement dénoncé de longue date
Le général Luboya affirme avoir, à plusieurs reprises, alerté les plus hautes autorités sur les irrégularités observées au sein de l’armée. Il mentionne notamment des effectifs largement inférieurs à ceux annoncés officiellement. Certains régiments, censés compter 1 500 hommes, n’en comptaient que quelques centaines sur le terrain. Ces failles, bien qu’ayant été signalées, n’ont pas été corrigées.
Aujourd’hui, les conséquences de ces négligences se répercutent sur les familles des soldats tombés, laissées sans soutien ni reconnaissance financière.
Une menace pour le moral des soldats
Dans un contexte de guerre active contre les groupes armés, notamment la coalition CRP-M23, la question du moral des troupes devient cruciale. Pour le lieutenant-général, il est difficile de motiver des hommes à risquer leur vie quand ils savent que, s’ils meurent, leurs proches ne seront pas pris en charge.
Ce sentiment d’abandon ronge lentement la volonté des soldats, qui se sentent trahis par le système qu’ils défendent au péril de leur vie.
Des fonds revus à la hausse, mais une gestion problématique
Pour répondre aux critiques sur une éventuelle mauvaise utilisation des fonds militaires, le gouverneur précise que son champ d’action se limite aux opérations. Il assure que les budgets destinés à la logistique et à l’alimentation des troupes ont été considérablement augmentés. Toutefois, il souligne que les problèmes persistent à d’autres niveaux de l’administration militaire.
Malgré les ressources supplémentaires injectées, les blocages bureaucratiques empêchent toute amélioration réelle de la situation.
Un appel ferme à la réforme
En Ituri, où l’état de siège est en vigueur depuis 2021, le général Luboya réclame des mesures concrètes. Il demande un audit complet des effectifs militaires ainsi qu’une refonte du système de gestion des pensions pour les familles de militaires.
Pour lui, il est grand temps d’instaurer une discipline administrative et une gouvernance à la hauteur du courage des hommes qui défendent le pays.