FLASH-RDC: Le verdict tombe ce jeudi sur l’affaire Joseph Kabila et son soutien présumé à l’AFC-M23 (Coupable ou Non)
Le Sénat se penche ce jeudi sur le réquisitoire visant Joseph Kabila, sénateur à vie
Une étape potentiellement décisive s’ouvre dans le paysage politique et judiciaire de la République démocratique du Congo. Le Sénat congolais se réunit ce jeudi pour examiner le réquisitoire du parquet général visant le sénateur à vie et ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange.
Au moment où le Sénat s’apprète à entamer ce jeudi l’examen de la demande de levée de l’immunité de Joseph Kabila, l’opposant Moïse Katumbi, contacté, a estimé que cette démarche est dangereuse non seulement pour le Sénat car elle ne respecte pas les lois légales, mais également pour le pays qui est en crise vu que les retombées de ce vote risqueraient de faire demeurer le pays dans le chaos.
« La tentative de lever les immunités parlementaires du président honoraire Joseph Kabila, au mépris des dispositions légales exigeant un vote du Congrès, constitue une démarche dangereuse et irresponsable. À un moment où la République démocratique du Congo fait face à des défis majeurs, notamment l’insécurité dans l’Est et les tensions sociales, cette initiative risque d’exacerber les divisions et de fragiliser davantage la cohésion nationale.
Plutôt que de s’engager dans des manœuvres politiciennes, le pouvoir devrait privilégier le dialogue inclusif et la concertation avec toutes les forces vives de la nation, y compris l’ancien président de la république, pour consolider l’unité et la stabilité du pays ».
Ce dernier ajoute :
« Je condamne fermement cette volonté de contourner la loi pour des motifs manifestement guidés par des règlements de comptes que par l’intérêt général. La paix et la cohésion nationale, essentielles pour relever les défis actuels, ne peuvent être retrouvées par des actes qui sèment la discorde et torpillent les principes démocratiques.
J’exhorte le président Félix Tshisekedi à mettre fin à cette entreprise et à ouvrir un dialogue sincère avec son prédécesseur, Joseph Kabila, ainsi qu’avec toutes les parties prenantes, afin de privilégier l’unité nationale et de répondre aux aspirations profondes du peuple congolais pour la paix et le développement », a-t-il précisé.
Cette session exceptionnelle intervient dans un contexte de tension politique accrue, alors que le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a récemment accusé publiquement son prédécesseur d’être le commanditaire de la rébellion menée par le groupe armé M23, soutenu par l’Alliance des Forces Congolaises (AFC). Des allégations graves, qui marquent une escalade sans précédent entre les deux figures majeures de la politique congolaise post-Kabila.
Le réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation, transmis au Sénat, demande la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila afin de permettre l’ouverture d’une instruction judiciaire formelle. C’est une première dans l’histoire de la RDC : jamais un ancien président n’avait été confronté à une telle procédure judiciaire.
Le Sénat devra statuer sur la recevabilité de la demande, une décision qui pourrait avoir des répercussions politiques majeures. Si la levée d’immunité est actée, Joseph Kabila pourrait être convoqué, voire poursuivi pour des faits liés à la sécurité nationale, notamment pour « soutien présumé à une rébellion armée » dans l’Est du pays.
Du côté de la majorité présidentielle, cette initiative est perçue comme une volonté de faire éclater la vérité sur les origines du conflit qui ravage l’Est du pays depuis des décennies. « Personne ne peut être au-dessus de la loi, même pas un ancien président », a déclaré un sénateur proche de l’Union sacrée.
En revanche, les partisans du Front Commun pour le Congo (FCC), la coalition politique de Kabila, dénoncent une manœuvre politique destinée à écarter définitivement leur leader. « C’est une chasse aux sorcières. Le président Kabila a quitté le pouvoir de manière pacifique, il mérite respect et non persécution », a affirmé un proche collaborateur de l’ex-chef de l’État.
Cette affaire pourrait devenir un test grandeur nature pour l’indépendance de la justice en RDC. Elle interroge aussi sur la capacité des institutions congolaises à traiter des dossiers sensibles impliquant des figures de premier plan, sans céder à la pression politique ou à l’émotion publique.
En attendant la décision du Sénat, l’opinion nationale et internationale reste suspendue à une question clé : la RDC est-elle prête à juger l’un de ses anciens présidents pour des faits aussi lourds ?
Le verdict attendu ce jeudi pourrait non seulement redéfinir l’avenir politique de Joseph Kabila, mais aussi ouvrir une nouvelle ère dans la lutte contre l’impunité au sommet de l’État.