FLASH | BURUNDI – RDC : Des Congolais provenant des zones sous AFC-M23 ont été  refoulés à la frontière burundaise

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19 mai 2025

Dix ressortissants congolais se sont vu interdire l’entrée sur le territoire burundais ce lundi, a annoncé la police nationale du Burundi. En cause : leurs documents de voyage portaient des cachets délivrés par des « autorités illégitimes congolaises », selon les forces de l’ordre burundaises. Parmi les personnes concernées figurent notamment Machumu Mushayuma, Mambo Inakazirwa, Ntumba Kateta et Rhubane Buhinda.

L’incident, survenu à un poste-frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Burundi, soulève de sérieuses interrogations sur la reconnaissance des documents émis dans les zones congolaises actuellement hors du contrôle effectif du gouvernement central à Kinshasa. Si les détails n’ont pas été rendus publics, plusieurs sources locales évoquent des cachets délivrés dans des régions administrées par des groupes armés ou des entités parallèles à l’État congolais.

Derrière ce qui est officiellement présenté comme une mesure de contrôle migratoire, se cache un message politique clair : pour Bujumbura, tout document délivré en dehors de l’autorité légitime de Kinshasa est considéré comme nul et non avenu. Une posture qui vient renforcer la ligne officielle du Burundi, qui a jusqu’ici soutenu l’intégrité territoriale de la RDC et sa souveraineté sur l’ensemble de ses provinces.

Cette décision intervient dans un contexte régional particulièrement tendu, où les questions de légitimité et de contrôle territorial en RDC pèsent lourd sur les relations diplomatiques et les négociations sécuritaires dans la région des Grands Lacs. En refusant l’entrée à ces dix citoyens congolais, Bujumbura affirme indirectement son rejet de toute forme de reconnaissance implicite de l’autorité des groupes armés sur des portions du territoire congolais.

Si Kinshasa ne s’est pas encore officiellement exprimé, cette décision burundaise pourrait nourrir de nouvelles tensions entre les deux pays voisins. Elle pourrait aussi influencer les discussions régionales sur la sécurité et la coopération transfrontalière, notamment dans le cadre de l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est) et des mécanismes africains de résolution des conflits.

Dans un contexte où la stabilité de l’Est de la RDC reste une priorité pour les États de la région, cet incident rappelle que la question de la légitimité des acteurs locaux – et de leurs actes administratifs – est loin d’être anodine.

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