Crise en RDC : Muhindo Nzangi appelle les Wazalendo à empêcher la présence de Joseph Kabila à Goma
GOMA, 30 mai 2025
Dans une déclaration musclée ce vendredi, le ministre congolais Muhindo Nzangi a lancé un appel sans détour aux groupes armés d’autodéfense connus sous le nom de Wazalendo, les exhortant à « déstabiliser » toute tentative d’installation ou de présence durable de l’ancien président Joseph Kabila à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Selon Nzangi, Joseph Kabila ne doit « pas trouver sommeil à Goma », une ville qu’il considère comme stratégique dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il accuse ouvertement l’ancien chef de l’État d’être à la tête d’un vaste projet de déstabilisation du pays à travers des liens présumés avec les rébellions armées, notamment le M23 et plus récemment l’Alliance du Fleuve Congo (AFC).
« Joseph Kabila a infiltré l’armée pendant ses 18 années de pouvoir, au point de la rendre incapable de défendre le pays », a déclaré Nzangi. Il affirme que l’ancien président continue d’exercer une influence sur certains officiers supérieurs de l’armée, leur demandant de céder des positions militaires aux groupes rebelles. Le ministre rappelle qu’il avait déjà dénoncé cette collusion en 2013, ce qui lui avait valu une arrestation à l’époque.
Il va plus loin en accusant Joseph Kabila de collaborer secrètement avec les services de renseignement rwandais, facilitant, selon lui, la distribution illégale de concessions minières à des officiers étrangers dans des zones sensibles comme le Kivu et le Katanga. Pour Nzangi, ces actions feraient partie d’un plan visant à affaiblir la souveraineté congolaise et à favoriser un projet de balkanisation du pays.
Dans ce contexte tendu, le ministre appelle les groupes Wazalendo à jouer un rôle central pour contrer ce qu’il qualifie de « menace directe contre l’intégrité nationale ». Il les invite à empêcher toute tentative de réimplantation de l’ancien président dans l’Est du pays.
Ces propos surviennent alors que les affrontements s’intensifient entre les Forces armées de la RDC, les groupes d’autodéfense et les rebelles du M23, dans une région où la situation sécuritaire reste extrêmement volatile. La déclaration de Muhindo Nzangi risque d’enflammer davantage les tensions dans une zone déjà marquée par l’instabilité et les divisions.
Jusqu’à présent, aucune réaction n’a été enregistrée de la part de Joseph Kabila ou de son entourage concernant ces accusations graves.
La rédaction