Conflit dans l’est de la RDC : des pourparlers directs entre experts congolais et rwandais à Washington sous l’égide des États-Unis,Voici ce qui as été décidé
La rdc et le Rwanda
C’est une première depuis le début de l’implication américaine dans la crise de l’est de la République démocratique du Congo : les experts congolais et rwandais sont désormais réunis à Washington pour des discussions directes, sans intermédiaires. Un tournant majeur dans les efforts diplomatiques visant à mettre fin à un conflit qui, depuis des années, déstabilise la région des Grands Lacs.
Après des mois de tensions, de déclarations à distance et de médiations indirectes, les deux délégations se retrouvent désormais face à face pour tenter de progresser vers un accord de paix. Fini les échanges par messages interposés ou par facilitateurs, les négociations se tiennent désormais dans la capitale américaine, avec en toile de fond un document clé : un projet d’accord rédigé par les États-Unis.
Ce « second draft », comme l’appellent les diplomates, est une version remaniée du texte initial, tenant compte des premières réactions formulées par Kinshasa et Kigali. Ce document sert de base de discussion aux experts, dont la mission est de rapprocher les positions avant une éventuelle rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
Une dynamique fragile mais engagée
L’objectif des discussions ? Parvenir à un pré-accord technique qui pourrait ensuite être validé politiquement. Selon le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, l’objectif est clair : « négocier un accord de paix global, réaliste et mutuellement bénéfique ». Mais il prévient également qu’aucune précipitation n’est envisagée : « un accord ne pourra être signé que s’il est gagnant-gagnant », a-t-il déclaré sur le réseau X.
Initialement, les États-Unis espéraient voir les discussions aboutir à un accord dès la mi-juin. Mais face à la complexité des sujets à traiter — notamment la présence du M23, la question des réfugiés, les intérêts économiques transfrontaliers ou encore les questions sécuritaires — ce calendrier s’est avéré trop ambitieux.
Une implication directe de Washington
Les Américains ne cachent pas leur volonté d’accélérer le processus. Une source diplomatique à Washington indique que l’administration américaine vise la fin du mois de juillet pour parvenir à un accord formel. Une fois le texte finalisé par les experts, les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise devraient à leur tour se retrouver à Washington pour une dernière phase de validation. En cas d’avancée significative, un sommet au plus haut niveau pourrait alors être organisé, réunissant les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, en présence de l’ancien président Donald Trump, redevenu figure influente dans les cercles diplomatiques américains.
Une région sous tension
La région de l’est de la RDC reste marquée par de nombreuses violences, notamment en lien avec la rébellion du M23, que Kinshasa accuse ouvertement d’être soutenue par Kigali — ce que le Rwanda dément systématiquement. Ce climat d’instabilité a provoqué des déplacements massifs de populations et une détérioration continue de la situation humanitaire, attirant l’attention croissante de la communauté internationale.
Washington espère aujourd’hui jouer un rôle central pour relancer un dialogue direct et sincère entre les deux voisins. Si les discussions aboutissent, cela marquerait une étape importante vers une désescalade durable. Mais pour l’instant, aucun calendrier rigide n’a été communiqué, et tout dépendra de la capacité des experts à surmonter des années de méfiance et de rivalités.