Conflit à l’est du pays : le général Muhoozi Kainerugaba menace de marcher sur Kisangani et attaque Joseph Kabila
RDC : Muhoozi encense Tshisekedi et règle ses comptes avec Kabila »
Le général Muhoozi Kainerugaba, numéro un de l’armée ougandaise et fils du président Yoweri Museveni, a tenu une série de propos particulièrement remarqués au sujet de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) et de ses acteurs politiques.
Dans une déclaration percutante, Muhoozi a affirmé que si le mouvement rebelle M23 poursuivait son avancée vers l’ouest de la RDC, les forces ougandaises pourraient elles aussi se mobiliser dans la même direction. « Si nos frères du M23 avancent vers l’ouest, cela nous forcera à avancer vers l’ouest aussi. Il nous faudrait une journée pour prendre le contrôle de Kisangani. J’ai juste besoin de la permission de Mzee », a-t-il déclaré, faisant allusion à son père, le président Museveni, surnommé « Mzee ».
Ces propos interviennent alors que la région de l’est de la RDC est de nouveau en proie à des violences, avec une intensification des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23. La perspective d’une implication plus active de l’armée ougandaise ravive les inquiétudes sur une éventuelle internationalisation du conflit.
Sur le plan politique, Muhoozi Kainerugaba a également pris position contre un éventuel retour de Joseph Kabila à la présidence congolaise. « Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez ça », a-t-il lancé, sans mâcher ses mots.
Il a justifié son opposition en reprochant à l’ancien président congolais d’avoir permis aux rebelles ougandais des ADF (Forces Démocratiques Alliées) de rester actifs dans l’est de la RDC pendant près de deux décennies. « Kabila a permis aux ADF de subsister dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais permis d’intervenir contre eux. S.E. Tshisekedi est bien meilleur que lui à cet égard », a-t-il ajouté, exprimant ainsi son soutien au président actuel, Félix Tshisekedi.
Ces déclarations marquent une nouvelle escalade verbale dans les relations déjà complexes entre la RDC, l’Ouganda et les autres acteurs de la région des Grands Lacs. Elles illustrent aussi la volonté croissante du général Muhoozi de jouer un rôle politique et militaire plus affirmé, à la fois en Ouganda et dans les affaires régionales.
Face à ces propos, ni Kinshasa ni Joseph Kabila n’avaient officiellement réagi au moment de la rédaction de cet article.