FLASH-GOMA : Viol, meurtres, pillages : que se passe-t-il vraiment à Goma ce dimanche 25 Mai ? Les détails ici
Vague de violence à Goma : plusieurs incidents meurtriers en une seule nuit
La soirée du samedi 24 mai a été marquée par une série d’événements tragiques dans plusieurs quartiers de Goma. À Virunga, près de l’école Children Voice, un conducteur de moto-taxi a été la cible d’un guet-apens mortel. Selon des témoignages recueillis sur place, l’homme a été criblé de balles aux alentours de 19 heures par des individus armés non identifiés. Après leur acte, les assaillants se sont emparés de sa moto et ont quitté les lieux, abandonnant la victime sans vie sur la chaussée.
Dans un autre quartier, à Himbi, un jeune homme suspecté de vol a connu un sort tout aussi dramatique. Accusé d’avoir arraché des téléphones portables à des passants tout en circulant à moto, il a été pourchassé par une foule en colère. Rattrapé près de l’église 8ᵉ CEPAC Antiokia, il a été violemment lynché avant d’être brûlé vif par la population.
Le drame ne s’est pas arrêté là. Dans la nuit de vendredi à samedi, un autre cas macabre a été signalé à Bugamba, dans le quartier Ndosho (commune de Karisimbi). Un jeune homme, fils d’un commissionnaire bien connu localement, a été retrouvé mort dans des circonstances encore floues. L’enquête est en cours pour tenter de faire la lumière sur cette affaire.
Par ailleurs, au quartier Lac Vert, une attaque a été perpétrée vers 2h30 du matin sur l’avenue Majengo. Des hommes armés ont tiré en l’air avant de pénétrer dans une habitation, qu’ils ont ensuite pillée. Une jeune fille du nom de Dorcas a été enlevée après avoir subi des violences sexuelles. Les bandits n’ont pas hésité à s’en prendre également aux jeunes venus en aide, ainsi qu’à l’équipe d’intervention arrivée trop tard, infligeant des sévices à plusieurs d’entre eux.
Malgré les efforts sécuritaires enclenchés par le M23, dont des bouclages réguliers dans certains quartiers, la ville de Goma continue d’être confrontée à une insécurité persistante. Meurtres, braquages et exécutions sommaires deviennent de plus en plus fréquents.
Néanmoins, certains signes d’amélioration sont visibles. Depuis l’installation des mesures de contrôle par les rebelles, plusieurs armes, munitions et effets militaires ont été saisis. Des arrestations ont été opérées, visant notamment des individus soupçonnés d’appartenir aux forces régulières ou à des groupes armés tels que les FDLR ou les Wazalendo.
Lors de présentations publiques organisées aux stades de Goma et de Kibati, le porte-parole du M23 a justifié ces actions comme une tentative de stabilisation de la ville. Une partie de la population soutient ces initiatives, espérant voir renaître une Goma paisible et attrayante, comme elle l’était autrefois.
Reportage de Josué Mutanava pour actualité.cd, à Goma