Goma : une roquette découverte dans une salle de classe à l’École Primaire des Scouts ravive les inquiétudes sécuritaires
RDC-GOMA
Dans la matinée du samedi 17 mai 2024, un incident pour le moins alarmant s’est produit à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Une roquette a été découverte à l’intérieur d’une salle de classe de l’École Primaire des Scouts, un établissement scolaire situé dans le quartier Kasika, au sein de la commune de Karisimbi.
Selon des informations recueillies auprès de sources locales concordantes, c’est la direction de l’école qui aurait donné l’alerte après avoir repéré l’engin explosif. Les autorités scolaires, visiblement choquées par cette trouvaille inhabituelle, ont immédiatement contacté les forces présentes dans la ville. Des éléments du mouvement M23, qui contrôlent actuellement plusieurs zones de Goma, sont rapidement intervenus pour récupérer l’engin et sécuriser les lieux. Grâce à leur action rapide, un drame a pu être évité, d’autant que des élèves et des enseignants se trouvaient encore dans l’enceinte de l’établissement quelques heures plus tôt.
Cet incident, bien que maîtrisé sans dommages apparents, a ravivé les vives préoccupations de la population sur la situation sécuritaire dans la ville de Goma, déjà marquée ces dernières semaines par une recrudescence des violences et des actes d’insécurité. La présence d’un explosif dans un espace scolaire, qui devrait être un lieu de paix et d’apprentissage, illustre de manière tragique le climat de tension qui règne actuellement dans la région.
Les autorités de l’Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC-M23), qui exercent une forme de contrôle administratif et sécuritaire sur plusieurs secteurs de la ville, ont réitéré leurs appels à l’endroit des détenteurs illégaux d’armes. Qu’il s’agisse de membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), de combattants des groupes d’autodéfense communément appelés « Wazalendo », ou d’autres groupes armés irréguliers, l’AFC-M23 les exhorte à renoncer à la violence en déposant leurs armes.
Cependant, malgré ces appels répétés, la situation sécuritaire demeure précaire. Des cas de meurtres, de vols à main armée, de pillages et d’agressions nocturnes sont régulièrement signalés par les habitants de Goma, accentuant le sentiment d’abandon et d’insécurité au sein de la population civile.
La découverte d’un engin explosif au sein d’un établissement scolaire constitue un signal d’alarme particulièrement grave. Elle interpelle non seulement les autorités sécuritaires, mais aussi l’ensemble de la communauté éducative, les parents d’élèves et les acteurs de la société civile sur la nécessité d’instaurer une vigilance accrue dans les milieux fréquentés par les enfants.
En attendant que des mesures concrètes soient prises pour garantir la sécurité des écoles et des quartiers habités, les habitants de Goma continuent de vivre dans un climat de peur et d’incertitude, dans une ville jadis considérée comme l’une des plus dynamiques de l’est de la RDC.