Guerre dans l’est : des dizaines de civils coincés dans des maisons à Sake pour éviter les massacres que font les rebelles du M23-RDF
La ville de Sake, située à l’ouest de Goma dans la province du Nord-Kivu, traverse des heures sombres en raison de l’escalade des affrontements armés. Depuis plusieurs semaines, cette localité est devenue un champ de bataille opposant les groupes armés aux forces militaires congolaises.
Dans ce contexte, les populations civiles subissent un lourd tribut. Des dizaines de personnes, y compris des femmes et des enfants, sont prises en otage dans une situation de conflit sans issue apparente. Les témoignages rapportent des actes de violence inouïs, des déplacements forcés, ainsi qu’une peur constante qui envahit les habitants.
Les portes restent fermées, non par choix, mais sous la pression de la peur. À l’extérieur, les détonations se succèdent, et chaque bruit fait frissonner les habitants terrés chez eux.
Dans ces maisons assiégées, la vie s’efface lentement. L’eau et la nourriture se font rares. Les mères, dans un effort désespéré, tentent de distraire leurs enfants affamés en leur racontant des histoires, mais elles ne peuvent dissimuler leur propre angoisse. Les pères, impuissants, fixent les fenêtres, espérant un signe de délivrance. Ici, l’avenir ne se projette pas : seule la survie immédiate importe. « Nous sommes abandonnés, nous avons besoin d’aide », confie un habitant joint par téléphone, dans un murmure empreint de détresse. Les appels désespérés se multiplient, implorant les autorités et la communauté internationale d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.
Un jeune homme, ayant fui vers Lushagala-Kimachini, a contacté Estinfos.net pour partager son inquiétude. Sa mère, gravement malade, et son père sont restés bloqués à Sake. « Ma mère est souffrante, elle est là-bas avec mon père. Je les ai appelés, ils m’ont dit qu’ils sont dix dans notre maison, car des voisins sont venus chercher refuge. Ils se rassemblent pour se soutenir. Je ne sais pas comment m’y rendre pour évacuer ma mère. Elle est en grand danger à cause de sa santé fragile. Je vais tenter demain si la situation s’apaise un peu. Je dois tout risquer pour essayer de les aider. Ils n’ont rien : pas d’eau, pas de médicaments, pas de nourriture », témoigne-t-il avec une voix chargée d’émotion.
Sake n’est plus que l’ombre d’elle-même, ravagée par des affrontements incessants. Les habitants, jadis porteurs d’un espoir modeste, se retrouvent otages d’une violence inhumaine qui les dépasse. Cette situation exige une réponse immédiate : sauver des vies, instaurer la paix et mettre fin à l’impunité. Car derrière ces murs où règne le silence, des familles entières continuent de lutter, avec l’espoir ténu d’être enfin entendues.
Cette région est depuis longtemps une zone de tension, où la rivalité entre groupes armés, souvent motivée par le contrôle des ressources naturelles, plonge les populations dans une souffrance incommensurable. Les habitants, contraints de fuir leurs foyers, trouvent refuge dans des camps de fortune où les conditions de vie restent extrêmement précaires.
Les appels à l’aide des organisations humanitaires se multiplient, dénonçant la détérioration des droits humains dans cette zone de conflit. Malgré les efforts déployés par les forces armées pour sécuriser la région, la situation demeure critique. La nécessité d’une solution durable et d’une mobilisation internationale se fait plus urgente que jamais pour sauver les civils pris au piège.