RDC-GOMA: Tremblement de terre dans le Nord-Kivu : de Goma à Beni, une secousse sismique ravive les inquiétudes des habitants
Nord-Kivu RDC
Le dimanche 4 mai 2025 en soirée, une secousse sismique a été ressentie dans plusieurs villes et territoires de la province du Nord-Kivu, notamment à Goma, Beni, Sake, Masisi, et Rutshuru. L’événement, bien que de courte durée, a semé la panique chez de nombreux habitants, déjà éprouvés par des antécédents volcaniques et sismiques dans cette région à haut risque.
Une secousse brève mais marquante
Selon les témoignages recueillis par la presse locale, la terre a tremblé pendant quelques secondes vers 20 heures, provoquant des cris, des mouvements de panique, et une sortie précipitée de plusieurs familles dans les rues. À Goma, certains habitants ont cru à une réactivation du volcan Nyiragongo, dont l’éruption dévastatrice en mai 2021 reste encore fraîche dans les mémoires.
Des secousses similaires ont été ressenties à Beni, une ville située à plus de 300 km au nord, ainsi qu’à Sake, Masisi et dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru. La simultanéité des ressentis suggère une activité tectonique régionale significative.
Quelle est l’origine du séisme ?
Les autorités locales n’ont pas encore donné de chiffre officiel sur la magnitude du séisme, mais des experts du secteur estiment qu’il pourrait s’agir d’un événement d’intensité modérée, probablement lié au système de failles du Rift Albertin qui traverse cette partie de la RDC.
Le Nord-Kivu, situé dans une zone géologiquement instable, est soumis à des pressions tectoniques régulières. L’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) pourrait publier dans les prochaines heures une analyse plus technique sur l’épicentre et la nature exacte du tremblement de terre.
À ce stade, aucune perte en vies humaines ni dommage matériel important n’a été signalé. Toutefois, certains habitants affirment avoir vu des fissures légères sur des murs de bâtiments anciens, notamment à Masisi et à Sake. Les autorités appellent à la vigilance et encouragent les populations à signaler toute anomalie aux services compétents.
Contrairement à certaines inquiétudes exprimées sur les réseaux sociaux ou dans les rues de Goma, les experts ont rapidement écarté une origine volcanique de cette secousse. L’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) a précisé que le séisme est lié à des mouvements tectoniques profonds et non à une activité magmatique liée aux volcans Nyiragongo ou Nyamulagira.
La région du Nord-Kivu, bien qu’abritant deux volcans actifs, est aussi traversée par le Rift Albertin, une zone géologiquement instable sujette à des mouvements de plaques. Les tremblements de terre qui en résultent peuvent se produire sans pour autant être causés par une montée de lave ou une pression volcanique. L’OVG a insisté sur le fait que les paramètres volcaniques observés depuis plusieurs jours restent normaux, et qu’aucun signe de réveil du Nyiragongo n’a été détecte.
L’Observatoire poursuit sa surveillance habituelle, mais appelle la population à ne pas céder à la panique. Aucune alerte n’a été émise concernant une éventuelle éruption, et les signaux enregistrés jusqu’à présent ne montrent aucune activité volcanique inhabituelle. Ce genre de tremblement, bien qu’impressionnant, est relativement courant dans les zones du Rift, et ne doit pas toujours être interprété comme un prélude à une catastrophe.
Une population en alerte constante
Ce nouveau tremblement de terre intervient dans un contexte sécuritaire et humanitaire déjà très fragile. Entre conflits armés, déplacements de populations et instabilité environnementale, la région du Nord-Kivu reste l’une des plus éprouvées de la RDC. Ce type d’événement naturel, même sans conséquences graves, contribue à raviver les angoisses et à affaiblir un peu plus le tissu social local.
Appel à la prévention et à la préparation
Les ONG actives dans la région appellent les autorités congolaises à renforcer les dispositifs de prévention et d’information liés aux risques naturels. Des programmes de sensibilisation à la gestion des catastrophes naturelles, en particulier en milieu urbain dense comme à Goma, sont jugés urgents.
Ce séisme du 4 mai nous rappelle que le Nord-Kivu n’est pas seulement une zone de conflits armés, mais aussi une région confrontée à des risques géologiques majeurs. Si les conséquences de cette secousse semblent limitées, elle devrait encourager la mise en place d’une meilleure préparation communautaire aux catastrophes naturelles.