Des soldats ougandais déployés en Ituri : entre coopération et interrogations
Un nouveau contingent de militaires ougandais est arrivé en République Démocratique du Congo (RDC), plus précisément en Ituri, le samedi 1ᵉʳ mars 2025. Selon des témoins sur place, ces troupes, équipées de matériel militaire conséquent, ont franchi la frontière par le poste d’Anzida, dans le territoire de Mahagi, avant de prendre position à l’aérodrome de Zale. Leur arrivée aurait été soudaine, et certains habitants rapportent que le passage à la frontière s’est fait de manière imposée, sans concertation apparente.
Une présence militaire qui s’étend
Ce n’est pas la première fois que l’Ouganda envoie des troupes en Ituri. Il y a seulement quelques semaines, d’autres soldats avaient déjà été déployés à Bunia, où ils sont actuellement cantonnés dans la zone de Tsere. Depuis plusieurs années, l’UPDF (Uganda People’s Defence Force) maintient une présence active dans plusieurs zones du territoire d’Irumu ainsi que dans d’autres secteurs jugés stratégiques.
Un renfort dans la lutte contre les groupes armés
Ce déploiement s’inscrit dans une dynamique de coopération militaire entre Kinshasa et Kampala, visant à éradiquer la menace des groupes armés actifs dans la région. En particulier, les Forces Démocratiques Alliées (ADF), responsables de nombreuses violences contre les civils, sont dans la ligne de mire des opérations conjointes menées par les FARDC (Forces Armées de la RDC) et l’UPDF. Depuis l’accord signé en 2021 entre les deux pays, ces interventions militaires ougandaises ont été légitimées pour renforcer la lutte contre l’insécurité.
Des craintes au sein de la population
Si cette présence militaire a pour objectif de ramener la stabilité dans la province, elle ne fait pas l’unanimité. Certaines voix expriment des doutes quant aux intentions réelles de cette intervention et s’interrogent sur ses potentielles répercussions. L’histoire des relations entre la RDC et l’Ouganda étant marquée par des tensions et des différends, cette nouvelle incursion suscite des interrogations sur ses impacts à long terme.
La situation reste donc à suivre de près, alors que les autorités congolaises et ougandaises devront veiller à une coordination efficace pour éviter une escalade des tensions et assurer la protection des populations civiles, déjà durement éprouvées par l’instabilité persistante dans la région.