Goma, RDC – Le Vice-Gouverneur du Nord-Kivu désigné par le M23, Willy Manzi, a tenu une rencontre ce jeudi avec des enseignants et des chefs d’établissements scolaires à Goma. Lors de cette réunion, il a assuré de l’engagement du mouvement rebelle à garantir la sécurité des infrastructures scolaires et des élèves dans les zones sous son contrôle.

Un message de fermeté et de persuasion

Face aux inquiétudes des parents et des éducateurs sur la situation sécuritaire, Willy Manzi a tenté de se montrer rassurant. Il a affirmé que le M23 prendrait toutes les mesures nécessaires pour permettre un retour à la normale dans le secteur éducatif. « La protection des écoles et des enfants est une priorité. Nous nous assurerons que l’éducation puisse se dérouler sans entraves », a-t-il déclaré.

Cependant, au-delà des promesses de sécurité, le Vice-Gouverneur a également adopté un ton ferme à l’égard des parents réticents à envoyer leurs enfants à l’école. Il a averti que ceux qui refuseraient de scolariser leurs enfants sans raison valable s’exposeraient à des mesures non précisées. Une déclaration qui soulève des interrogations sur les moyens de pression que le M23 pourrait exercer sur la population civile.

Un climat de tensions persistantes

Cette prise de parole intervient dans un contexte marqué par une crise humanitaire et sécuritaire persistante au Nord-Kivu. Depuis l’intensification des affrontements entre le M23 et les forces armées congolaises, de nombreuses familles ont fui leurs localités, tandis que l’accès à l’éducation est gravement perturbé.

Pour certains observateurs, cette initiative du M23 vise à légitimer son contrôle sur les territoires occupés et à montrer une forme de gouvernance. Cependant, de nombreux parents restent méfiants face à ces assurances, craignant que l’instabilité ne compromette durablement l’avenir de leurs enfants.

Quelle issue pour l’éducation en zone de conflit ?

Alors que la communauté internationale continue d’exhorter à une résolution pacifique du conflit, la situation reste critique pour les milliers d’élèves du Nord-Kivu. Les enseignants, pris entre pressions politiques et insécurité, doivent composer avec des conditions d’enseignement précaires.

Reste à savoir si les promesses de Willy Manzi suffiront à convaincre les populations ou si elles ne feront qu’alimenter la crainte d’une imposition forcée du contrôle du M23 sur les écoles.