Sud-Kivu : Corneille Nanga annonce un gouvernement parallèle et menace de prendre Uvira dans quelques jours

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Le climat politique et sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) s’est encore aggravé après le meeting tenu par Corneille Nangaa le 27 février 2025 à Bukavu, dans l’est du pays. L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), aujourd’hui à la tête de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), a profité de ce rassemblement pour lancer de sévères critiques contre le gouvernement congolais et annoncer des mesures radicales.

Un discours offensif contre Kinshasa

Face à une foule réunie sur la place de l’Indépendance, Corneille Nangaa a dénoncé la gestion du président Félix Tshisekedi, l’accusant d’être responsable de la crise sécuritaire persistante dans l’est du pays. Il a notamment pointé du doigt les intentions du gouvernement de modifier la Constitution, appelant la population à s’opposer fermement à cette initiative.

Mais son discours ne s’est pas arrêté là. Il a également déclaré que son mouvement allait prendre des décisions importantes pour instaurer une nouvelle gouvernance locale. Selon lui, l’AFC-M23 compte désigner ses propres dirigeants dans le Sud-Kivu et pourrait même s’emparer d’Uvira dans un avenir proche.

Des annonces économiques et une mise en garde aux banques

Outre les questions politiques et sécuritaires, Nangaa a abordé les enjeux économiques de la région. Il a exhorté les institutions bancaires à reprendre rapidement leurs activités sous peine de voir l’AFC-M23 instaurer son propre système financier. De plus, il a promis d’octroyer des crédits aux jeunes pour encourager l’entrepreneuriat, affirmant que son mouvement souhaite favoriser le développement économique local.

Des explosions meurtrières à la fin du meeting

Alors que la foule se dispersait après son intervention, deux explosions ont secoué la place, causant la mort d’au moins 11 personnes et faisant plus de 60 blessés. L’AFC-M23 a immédiatement accusé le gouvernement congolais d’être derrière cet attentat, tandis que les autorités de Kinshasa pointent du doigt des « forces extérieures ». Le président Félix Tshisekedi a réagi en condamnant un « acte terroriste injustifiable ».

Une escalade qui inquiète

Cette montée en puissance de l’AFC-M23 dans l’est de la RDC alimente les craintes d’un conflit plus large. Après la récente prise de Bukavu, la menace qui pèse sur Uvira et d’autres localités du Sud-Kivu suscite des inquiétudes. Les autorités congolaises, bien que silencieuses sur les déclarations de Nangaa, pourraient être contraintes de renforcer leur présence militaire dans la région pour contrer cette avancée.

Alors que la tension monte, la situation reste incertaine et pourrait rapidement basculer vers une nouvelle phase du conflit qui secoue l’est du pays depuis plusieurs années.

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