Jeudi 27 février

Après quatre années de silence et de restructuration, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), fondé par l’ancien président Joseph Kabila, semble prêt à reprendre une place active sur la scène politique congolaise. Lors d’une réunion stratégique, le parti a annoncé un changement radical de cap, adoptant une nouvelle approche axée sur l’anticipation, l’abandon des actions clandestines et la communication ouverte.

Une réorganisation du parti avec un nouveau bureau

Dans cette dynamique de relance, un nouveau bureau a été installé. Le professeur Aubin Minaku a été désigné vice-président national, tandis que Emmanuel Ramazani Shadari conserve son poste de secrétaire général du parti. Ce remaniement marque une volonté de restructuration et de clarification des objectifs du PPRD, après une période marquée par des départs massifs et une perte d’influence notable.

Joseph Kabila, resté dans l’ombre depuis son départ du pouvoir en 2019, a donné de nouvelles orientations stratégiques à ses partisans :

• Se préparer à toutes les éventualités : Un message qui laisse entendre que le PPRD anticipe les prochains défis politiques, notamment les élections de 2028.
• Quitter les actions clandestines : Une reconnaissance implicite des pratiques opaques du passé et un engagement vers plus de transparence.
• Briser le silence : Un appel à une communication plus offensive et visible pour défendre la vision du parti.

Une hémorragie des cadres et des divisions internes

Depuis la perte du pouvoir en 2019 et le processus de « déboulonnage » engagé par le président Félix Tshisekedi, le PPRD a vu de nombreux cadres et membres quitter ses rangs. Certains ont rejoint l’Union sacrée, s’alignant sur la gouvernance actuelle, tandis que d’autres ont choisi la voie de la rébellion.

Le cas le plus marquant est celui de Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, qui a fondé l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et s’est allié au M23, groupe armé actif dans l’est du pays. D’autres figures du PPRD ont préféré se retirer complètement de la politique, témoignant du climat d’incertitude qui a longtemps régné au sein du parti.

Le PPRD peut-il redevenir une force politique majeure ?

Ce réveil du PPRD pose plusieurs questions sur son avenir politique. Peut-il encore rassembler et mobiliser face à un pouvoir bien installé et à une opposition fragmentée ? Son discours et sa stratégie seront-ils suffisants pour convaincre l’opinion et regagner du terrain ?

Avec la nouvelle orientation donnée par Joseph Kabila et le renforcement de son bureau politique, le PPRD cherche à se repositionner comme une alternative crédible en vue des prochains enjeux électoraux. Reste à savoir si ce retour sur le devant de la scène suffira à inverser la tendance et à redonner au parti son influence d’antan.