Guerre dans l’est : Belgique : La Chambre condamne l’offensive du M23 et le soutien du Rwanda dans l’Est de la RDCFin de l’impunité pour Kigali ?

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Bruxelles, 26 février 2025 –

La commission des Relations extérieures de la Chambre des représentants de Belgique a adopté à l’unanimité, mercredi, une résolution condamnant fermement l’offensive du groupe rebelle M23 à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et le soutien du Rwanda à cette rébellion.

Le texte, porté par Pierre Kompany (Les Engagés) et cosigné par Benoît Lutgen (Les Engagés) et Els Van Hoof (CD&V), appelle le gouvernement belge à user de tous les leviers économiques et diplomatiques pour faire cesser les violences qui ravagent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Un message fort contre l’impunité

Par ce vote, la Chambre exige la cessation immédiate des hostilités et le retrait de toutes les forces rwandaises du territoire congolais. En outre, la résolution demande au gouvernement fédéral de plaider auprès de la Commission européenne pour un renforcement des sanctions visant les responsables du soutien militaire au M23, notamment le Rwanda et ses dirigeants.

Un autre point clé du texte concerne la suspension immédiate du protocole d’accord signé avec Kigali en février 2024, qui visait à renforcer la coopération entre la Belgique et le Rwanda dans le domaine des matières premières critiques. Cette coopération, déjà mise en pause par le Rwanda lui-même, fait désormais l’objet d’une réflexion sur sa pertinence dans le contexte actuel.

« Aujourd’hui est un jour de solidarité entre la Belgique et le Congo », a déclaré Pierre Kompany après le vote, soulignant l’importance de ce texte face aux exactions du M23 et à la souffrance des populations congolaises.

Vers une pression diplomatique et économique accrue sur Kigali

L’impact de cette résolution pourrait être considérable sur les relations entre Bruxelles et Kigali. En plus des sanctions économiques envisagées, le texte prévoit l’interdiction pour les délégations belges de participer à des événements au Rwanda, y compris les Championnats du monde de cyclisme prévus en septembre prochain.

Le débat a toutefois révélé certaines divergences politiques. Le Parti socialiste (PS) a proposé des amendements pour des sanctions économiques plus directes contre le gouvernement rwandais et le régime de Paul Kagame, défendues par la députée Lydia Mutyebele. Le PS s’est cependant abstenu lors du vote sur la suspension de la coopération avec le Rwanda, préférant laisser le gouvernement fédéral étudier cette question en détail.

Els Van Hoof, présidente de la commission, a justifié la nécessité de ces mesures par l’ampleur de la tragédie humanitaire en RDC :

« Derrière les chiffres, il y a des milliers de familles détruites, des enfants qui grandissent dans la peur et des femmes victimes d’une barbarie innommable. Ce que vivent ces populations est une tragédie absolue. Nous ne pouvons pas rester spectateurs face à une telle horreur. »

De son côté, Lydia Mutyebele a insisté sur l’importance de mettre fin à l’impunité et d’intensifier l’aide humanitaire et diplomatique pour les populations affectées.

Prochaine étape : un vote en séance plénière

La résolution sera inscrite à l’ordre du jour de la séance plénière de ce jeudi, où un rapport oral sera présenté avant un éventuel vote définitif. Cette initiative marque une étape significative dans la position belge face au conflit à l’Est de la RDC et pourrait influencer d’autres États européens à prendre des mesures similaires contre Kigali.

L’adoption de cette résolution à l’unanimité témoigne d’un soutien fort et transversal à une réponse plus ferme face aux violences qui frappent l’Est congolais. Reste à voir si cette pression diplomatique portera ses fruits et si des sanctions concrètes seront mises en place contre le Rwanda et ses alliés.

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