RDC – Justice : MARTIN FAYULU demande à la CPI d’inscrire l’UDPS sur la liste des groupes terroristes congolais
Kinshasa, le 26 février 2025 –
La coalition Lamuka, dirigée par Martin Fayulu, a lancé un appel audacieux au procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), en séjour à Kinshasa, afin que deux groupes armés soient inscrits sur la liste des organisations terroristes. Il s’agit de la milice « Force du Progrès » et de la Brigade Spéciale de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Selon Lamuka, ces deux entités seraient responsables de crimes graves et de violations flagrantes des droits de l’homme en République Démocratique du Congo (RDC).
Le communiqué de la coalition, publié à l’occasion de la visite du procureur de la CPI, dénonce les actes de violence systématique attribués à ces groupes, notamment des exécutions extrajudiciaires, des enlèvements, des tortures et des actes de répression violente contre les civils. Lamuka estime que ces milices, affiliées à des forces politiques et militaires du pays, exploitent la situation d’instabilité pour persécuter des populations et commettre des violations graves.
La RDC est depuis longtemps plongée dans des conflits armés internes qui ont ravagé ses régions, notamment l’est du pays, où de nombreuses milices et groupes armés sont actifs. La milice « Force du Progrès », selon Lamuka, serait un acteur majeur de l’escalade de la violence dans ces zones, en particulier dans les provinces de l’Ituri et du Kivu. De son côté, la Brigade Spéciale de l’UDPS, un groupe paramilitaire lié au parti au pouvoir, est accusée de répressions contre les opposants politiques et de violations des droits de l’homme dans le cadre de son maintien de l’ordre.
L’appel de Lamuka s’inscrit dans une dynamique plus large de pression sur les autorités congolaises pour que justice soit rendue aux victimes de ces violences. En demandant l’intervention de la CPI, la coalition espère non seulement l’internationalisation du dossier mais aussi une prise en compte des responsabilités de certains groupes politiques dans l’aggravation des conflits internes.
Le procureur de la CPI, en séjour à Kinshasa pour plusieurs entretiens avec des autorités congolaises et des acteurs de la société civile, n’a pas encore commenté publiquement cette demande. Toutefois, la Cour Pénale Internationale a récemment exprimé sa volonté de renforcer son implication dans les affaires de la RDC, une décision qui pourrait redonner espoir aux victimes de violences.
Cette prise de position de Lamuka pourrait raviver les tensions politiques internes en RDC, un pays où les relations entre le pouvoir en place et l’opposition sont souvent tendues. L’UDPS, dirigée par Félix Tshisekedi, a d’ores et déjà rejeté les accusations portées par la coalition, affirmant que la Brigade Spéciale est un outil légitime de maintien de l’ordre et que les allégations de violations des droits de l’homme sont infondées.
Cependant, l’initiative de Lamuka pourrait également attirer davantage l’attention sur la situation des droits de l’homme en RDC et susciter des discussions sur la responsabilité des acteurs politiques dans les violences persistantes. La pression internationale sur le gouvernement congolais risque de croître à mesure que les appels à une enquête impartiale se multiplient.
Dans l’attente de la réponse de la CPI, la situation en RDC continue de défrayer la chronique, avec des millions de personnes prises en otage par la violence et l’instabilité.
La coalition Lamuka de Martin Fayulu met en lumière les défis juridiques et humanitaires majeurs que la RDC doit affronter. L’appel à la Cour Pénale Internationale pour inscrire la milice « Force du Progrès » et la Brigade Spéciale de l’UDPS sur la liste des groupes terroristes pourrait marquer un tournant dans les efforts pour la justice en RDC, mais la route reste semée d’embûches pour que ces accusations se traduisent en actions concrètes sur le terrain.