Crise dans l’Est de la RDC : L’EAC et la SADC exigent un cessez-le-feu immédiat et freinent l’avancée du M23 , Voici l’essentiel à retenir
Dar es Salaam, 24 février 2025
Face à la persistance des violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont lancé un appel pressant à un cessez-le-feu immédiat. Une réunion conjointe des chefs des forces de défense des deux organisations s’est tenue ce lundi 24 février 2025 à Dar es Salaam, marquant une étape cruciale dans les efforts diplomatiques pour ramener la paix dans la région.
Un appel urgent à l’arrêt des hostilités
Dans un communiqué officiel, les deux organisations ont insisté sur la nécessité pour le M23 et toutes les parties impliquées de cesser immédiatement les combats et de ne plus avancer dans l’est du Congo. Cette décision fait suite aux tensions croissantes dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où les affrontements entre les groupes armés et les forces gouvernementales ont provoqué d’importants déplacements de populations et une crise humanitaire préoccupante.
Le sommet conjoint de l’EAC et de la SADC insiste sur le respect du cessez-le-feu par toutes les parties et prévient que des mesures strictes pourraient être envisagées en cas de non-respect des engagements.
Une réunion ministérielle pour détailler le cessez-le-feu
Pour donner suite à cette décision, une réunion ministérielle conjointe est prévue pour le 28 février 2025, avec pour objectif de clarifier les modalités de la cessation des hostilités et de renforcer les mécanismes de surveillance. Les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’EAC et de la SADC y définiront les étapes à suivre pour assurer l’application effective du cessez-le-feu sur le terrain.
Uhuru Kenyatta, Olusegun Obasanjo et Hailemariam Desalegn désignés facilitateurs
En parallèle, l’EAC et la SADC ont annoncé la nomination de trois figures politiques de premier plan pour faciliter le dialogue entre les différentes parties prenantes du conflit. Uhuru Kenyatta, ancien Président du Kenya, Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigeria, et Hailemariam Desalegn Boshe, ancien Premier Ministre de l’Éthiopie, ont été désignés comme facilitateurs dans le cadre du processus de Luanda et Nairobi.
Leur rôle consistera à :
- Encadrer les négociations entre le gouvernement congolais et les groupes armés, notamment le M23.
- Superviser la mise en œuvre du cessez-le-feu et assurer un suivi diplomatique.
- Coordonner les efforts régionaux et internationaux pour aboutir à une paix durable.
Une étape décisive pour la paix dans l’est du Congo ?
L’annonce du cessez-le-feu et la nomination de ces facilitateurs marquent une avancée importante dans la résolution de la crise, mais plusieurs défis demeurent. Dans le passé, plusieurs accords de cessez-le-feu ont échoué, souvent en raison du non-respect des engagements par les belligérants.
La question de l’implication de certains pays voisins, accusés de soutenir indirectement des groupes armés, ainsi que la persistance d’une insécurité généralisée en raison de la présence d’une multitude de milices, compliquent davantage le processus de paix.
L’EAC et la SADC espèrent néanmoins que cette coordination régionale renforcée permettra enfin d’aboutir à une solution durable pour stabiliser l’est de la RDC et mettre fin à des décennies de violences.
La réunion ministérielle du 28 février sera déterminante pour voir si ce nouvel effort diplomatique portera ses fruits ou si la région continuera à être le théâtre d’un cycle de violences sans fin.