Guerre dans l’est : Joseph Kabila sort de son silence et s’exprime sur la gouvernance et le conflit à l’Est de la RDC
Joseph Kabila brise le silence : une mise en garde sur la crise en RDC
L’ancien président de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a pris la parole pour la première fois depuis plusieurs mois à travers une tribune partagée par ses proches. Il y aborde des sujets brûlants concernant la situation du pays, notamment le conflit dans l’est du Congo et la gouvernance actuelle de son successeur, Félix Tshisekedi.
Un rejet de l’intervention militaire sud-africaine
Joseph Kabila s’est opposé à toute aide militaire en provenance de la South African Mission in the Democratic Republic of the Congo (SAMIRDC). Il questionne le rôle de l’Afrique du Sud, un pays historiquement reconnu pour ses valeurs humanistes, dans l’envoi de troupes en RDC. Selon lui, cette intervention viserait à « soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais », ce qui, d’après lui, va à l’encontre des principes démocratiques et des attentes des citoyens congolais.
Une solution durable au conflit à l’Est
L’ancien chef de l’État insiste sur la nécessité d’une approche globale pour restaurer la paix et la stabilité dans l’Est du pays. Il estime que le problème ne se résume pas uniquement aux actions du M23, souvent perçu comme un simple groupe rebelle manipulé par un État étranger.
« Contrairement à ce que les autorités de Kinshasa veulent faire croire, la crise ne se limite pas aux actions incontrôlées du M23 présenté à tort comme un groupe anarchiste, un proxy d’un État étranger sans revendications légitimes ni à un simple désaccord entre la RDC et le Rwanda », explique-t-il.
Pour lui, la question des groupes armés, tant nationaux qu’étrangers, doit être abordée de manière sérieuse et structurée. Il prône une approche diplomatique et inclusive, afin d’identifier et de traiter les causes profondes du conflit.
Un avertissement sur la gouvernance actuelle
Kabila ne s’est pas limité à la question sécuritaire. Il a également critiqué la gestion du pays sous Félix Tshisekedi, affirmant que les revendications populaires contre son gouvernement doivent être prises en compte.
Selon lui, la « mauvaise gouvernance actuelle » risque de plonger le pays dans un cycle incessant de troubles politiques, d’insécurité, d’instabilité institutionnelle et de conflits armés, pouvant même mener à une guerre civile.
Un retour politique en vue ?
Ces déclarations marquent une rupture avec le silence habituel de l’ancien président, suscitant des spéculations sur ses intentions futures. Joseph Kabila cherche-t-il à revenir sur le devant de la scène politique congolaise ? Cette sortie médiatique intervient à un moment critique où la RDC fait face à des défis majeurs tant sur le plan sécuritaire qu’économique.
Alors que les tensions s’intensifient et que l’avenir politique du pays reste incertain, cette prise de parole de Kabila pourrait bien influer sur les prochains développements en RDC.