Guerre dans l’est : Voici la situation qui prévaut à Uvira ce 19 février après des vices tensions de l’insécurité
La ville d’Uvira, située dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), connaît une situation sécuritaire particulièrement tendue en ce mercredi 19 février 2025. Les récentes avancées du groupe rebelle M23, qui a pris le contrôle des localités de Kamanyola et Luvungi, situées respectivement à 25 et 60 kilomètres au nord d’Uvira, font craindre une progression imminente vers la ville.
Des militaires en fuite ont cassé les portes de la prison Mulunge d’Uvira pour libérer leurs compagnons détenus. Des civils ont aussi profité de la situation pour s’échapper. Plus de 500 prisonniers étaient enfermés, mais maintenant, la prison est complètement vide. Deux jours avant cette évasion, certains détenus avaient déjà été libérés grâce à une grâce présidentielle.
Cette évasion massive s’est produite alors que la situation sécuritaire se dégrade dans le Sud-Kivu. Les rebelles du M23 ont intensifié leur offensive, et des affrontements ont eu lieu entre des militaires congolais et des miliciens wazalendo. Des sources locales, notamment de l’église catholique, ont confirmé cette fuite massive de prisonniers.
Cette menace a conduit les autorités locales à prendre des mesures drastiques pour assurer la sécurité de la population. Un couvre-feu a été instauré sur toute l’étendue de la ville d’Uvira, interdisant toute circulation de 21 heures à 5 heures du matin. De plus, à partir de 18 heures, aucun véhicule n’est autorisé à entrer ou sortir de la ville, à l’exception des véhicules militaires, des services de sécurité et des ambulances.
Parallèlement, des affrontements ont été signalés entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les combattants Wazalendo, une milice locale. Ces heurts, survenus le dimanche 16 février, ont fait au moins 12 morts, incluant des civils et des militaires. Les tensions sont nées d’une tentative des Wazalendo de désarmer des soldats des FARDC revenant du front, ce qui a été refusé par ces derniers, entraînant des échanges de tirs.
La situation est d’autant plus préoccupante que, selon des sources locales, les autorités auraient procédé à la libération anticipée de détenus de la prison centrale d’Uvira, par crainte de l’avancée des rebelles. Cette mesure vise à éviter des évasions massives et des violences similaires à celles survenues récemment dans d’autres villes du pays.
Face à ces développements, la population d’Uvira est en état d’alerte maximale. Les commerces fonctionnent au ralenti, et les habitants limitent leurs déplacements au strict nécessaire, respectant les directives des autorités pour assurer leur sécurité. Les forces de sécurité sont déployées en nombre pour prévenir toute infiltration rebelle et maintenir l’ordre public.
La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation à Uvira et dans l’ensemble du Sud-Kivu, appelant au calme et à une résolution pacifique des conflits pour éviter une escalade de la violence dans cette région déjà éprouvée par des années d’instabilité.