Rwanda : le président Paul Kagame introuvable depuis 11 jours — Voici ce que l’on sait de sa mystérieuse absence

Kigali, 16 juin 2025 

Le président rwandais Paul Kagame n’a plus effectué d’apparition publique depuis onze jours, suscitant interrogations et spéculations tant à l’intérieur du pays qu’au niveau international. Malgré un contexte régional tendu, aucun communiqué officiel n’a été publié par la présidence ou par le Front patriotique rwandais (FPR-Inkotanyi), parti au pouvoir.

Selon plusieurs sources proches du pouvoir, Paul Kagame aurait été victime d’un malaise entraînant une chute, consécutive à un déséquilibre attribué à une maladie non précisée. Il aurait ensuite été évacué discrètement à l’étranger afin de recevoir des soins médicaux appropriés.

Toutefois, aucune confirmation officielle n’a été apportée par la présidence, laissant place à un climat de spéculation et de rumeurs, certains allant jusqu’à évoquer, sans preuve formelle, un éventuel décès du chef de l’État.

En l’absence d’informations vérifiables et de communication claire de la part des autorités rwandaises, l’incertitude demeure totale quant à son état de sante.

L’inquiétude s’est accentuée ce 16 juin, à l’occasion d’une cérémonie de remise de diplômes au Collège de Défense de Nyakinama. Cette cérémonie, prévue initialement pour le 11 juin puis reportée au 16, devait marquer la fin d’une formation militaire de haut niveau pour 108 officiers issus de 20 pays. Historiquement, ce type d’événement est présidé par le chef de l’État lui-même, mais cette année, la chaise présidentielle est restée vide.

C’est finalement le Premier ministre, Édouard Ngirente, qui a officié la cérémonie, sans qu’aucune explication ne soit fournie quant à l’absence du président Kagame. Ce silence prolongé sur son emploi du temps ou son état de santé continue d’alimenter de nombreuses spéculations.

Aucune déclaration n’a été publiée par la présidence, ni sur les canaux officiels ni sur les réseaux sociaux. Le FPR-Inkotanyi, d’ordinaire très contrôlé dans sa communication, n’a donné aucun signe d’activité médiatique depuis plusieurs jours. Cette opacité contraste fortement avec le style habituel de la présidence rwandaise, qui maîtrise étroitement sa communication.

Il est important de souligner qu’aucune source officielle ne fait état d’un problème de santé ou de sécurité impliquant le président.

L’absence du président intervient dans un contexte géopolitique particulièrement sensible. Le Rwanda fait l’objet de vives tensions diplomatiques, notamment avec la République démocratique du Congo, qui accuse régulièrement Kigali de soutenir le groupe rebelle M23 actif dans l’est du pays. En réponse, le gouvernement rwandais a nié toute implication mais reste fortement critiqué par la communauté internationale.

En parallèle, Kigali s’est récemment retiré de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), une décision justifiée par le Rwanda comme un acte de souveraineté, mais perçue par certains analystes comme un isolement diplomatique croissant.

Selon les archives publiques disponibles, la dernière apparition confirmée de Paul Kagame remonte à début juin 2025, lors d’une réunion avec des officiers de l’armée. Depuis, aucune activité officielle n’a été documentée. Certaines rumeurs relayées sur les réseaux sociaux évoquent un potentiel problème de santé ou une retraite stratégique temporaire, mais aucune de ces informations n’a pu être vérifiée.

En l’absence d’informations vérifiables, la situation actuelle reste floue. Plusieurs scénarios sont envisagés par les observateurs :

• Une absence volontaire liée à des raisons de sécurité ou de stratégie politique ;
• Une gestion sanitaire ou personnelle non divulguée ;
• Un retrait temporaire pour raisons diplomatiques internes ou régionales.

Face à ces incertitudes, la communication officielle devient essentielle pour éviter la propagation de rumeurs et rassurer l’opinion publique. Le gouvernement rwandais est désormais attendu au tournant.

Paul Kagame, président en exercice depuis l’an 2000, a toujours été un acteur central de la vie politique rwandaise. Son absence prolongée, sans justification claire, constitue un événement rare, voire inédit sous sa gouvernance.